• Licenciements, délocalisation, fermeture d’usines…

    Chaque semaine, j’apprends qu’une entreprise ferme ses portes, soit pour délocaliser et faire plus de profits, soit pour se restructurer afin d’être plus compétitive et plus rentable pour ses actionnaires.
    Ces licenciements font l’effet d’une bombe pour les salarié-e-s qui comptaient sur cette activité pour vivre. Car, subtil paradoxe, nous vivons dans une société où il faut exercer une activité rémunérée pour vivre ! Travailler pour « gagner sa vie » ! Eh oui, vivre ne semble pas si naturel ! À part pour une minorité de personnes, dont les privilèges n’ont pas été abolis par les révolutions successives !
    Je comprends le choc ressenti par ces travailleurs, ces travailleuses, à qui on annonce le licenciement futur ou la mutation impossible à assumer. Tout un mode de vie basé sur l’acquisition d’un salaire se voit soudainement remis en cause… Heureusement, les primes de licenciement et les indemnités Assedic permettront de survivre quelques temps… Mais, la fierté liée au sentiment d’être « autonome » par son travail, elle, est mise à mal. Cette fierté que le système a su développer, en flattant, pour faire de la masse un ensemble d’individus en lutte les un-e-s contre les autres. Acquérir un salaire par sa main d’œuvre, par son savoir faire, par sa sueur… fini ! Quel sens donner alors à une vie devenue non productive pour le système ? À une vie que l’on va s’empresser de considérer comme « assistée »… Alors que la question pourrait et devrait être : quel sens donné au travail ? Pourquoi produire ? Pour qui produire ? Comment produire ? 
    Travailler, produire, consommer, voici le triptyque devenu incontournable. La croissance semble la seule solution aux problèmes structurels que rencontre le système… Alors qu’en fait, la recherche éperdue et à tout prix de cette croissance est un des problèmes (pollutions diverses, destructions des écosystèmes, exploitations des un-e-s par les autres, organisation sociale démente, mise en danger permanente de l’humanité et de la biodiversité…) !   

    Le travail nécessite d’être abordé, questionné. Sereinement. Pourquoi certaines personnes croulent sous un travail harassant, leur laissant juste le temps de développer rancœur et dégoût envers celles et ceux qui ne subissent pas le même train de vie qu’eux ? Et pourquoi alors que certaines personnes sont harassées par tant de tâches et tant d’heures de travail, d’autres quémandent et sont prêts à accepter (presque) n’importe quel emploi pour un peu de dignité, pour un salaire ? Comment est-il rationnellement acceptable que certaines personnes consomment en une journée ce que certaines autres ne consommeront même pas en une vie ? Et pourquoi d’autres encore doivent compter en permanence pour parvenir à ne pas sombrer dans le surendettement ? Tant de disparités peuvent surprendre… et questionner.

    Partage des tâches, partage des responsabilités, réorganisation sociale, droit à la paresse… Éléments de réflexions et d’organisation sociétale que nous ne sommes pas encouragés à expérimenter. Faut-il pour autant les reléguer au rang des utopies intellectuelles, philosophiques ? Ou bien au contraire tenter de les mettre en application dans nos quotidiens, dans chacun de nos gestes ? Sans se fourvoyer dans des considérations de changements sociétaux à l’échelle de l’individu, devenu soudainement consciencieux et vertueux ? Il serait vain de penser que l’individu n’a pas son lot d’efforts à fournir, mais axer notre réflexion uniquement sur les comportements de consommateur de l’individu revient à laisser agir la « mégamachine »*, qui elle, se moque éperdument de nos méthodes stratégiques et de nos éventuelles culpabilisations.
     
    J’en reviens à ces entreprises qui, à l’issue d’un Conseil d’Administration, décident de mettre à la porte un certain nombre de ces employé-e-s. La colère et le désespoir de celles et ceux qui vont venir grossir le camp des demandeurs d’emploi sont très photogéniques, les médias s’en emparent. Les images de manifestation de tristesse, d’indignation, viennent conforter chacun-e d’entre nous que nous sommes dans une période de crise, une période difficile, pendant laquelle, il ne faudra pas être trop exigeant-e et se contenter de ce qui est déjà acquis. Réfléchir au bien-fondé du système qui nous fait vivre cette situation n’est pas d’actualité. Non ! On analyse les raisons macroéconomiques, les crises financières, les conjonctures économiques, la confiance des ménages, les migrations… Mais pas l’inanité du système pour lequel on plie l’échine, pour lequel on sue sang et eau… Toujours autant d’accidents du travail. Et de plus en plus de suicides sur le lieu de travail. Mais pas de remise en question. Des audits, des changements dans le management, des études statistiques… L’humain est réduit à un pourcentage. Alors la biodiversité et les écosystèmes… tout simplement ignorés.      

    Alors on s’y met… ou on entend que ce système s’écroule de lui-même… sans considération pour les victimes présentes et à venir ?

    Patrice K

    * clin d’œil aux travaux de Lewis Mumford, Jacques Ellul, Cornelius Castoriadis, Serge Latouche…


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    Politique de l’intimité.

     

    Je constate régulièrement, lors de débats sur des thèmes aussi divers que le nucléaire, les OGM, les nanotechnologies, le choix de son habitat (…) que certaines personnes rejettent d’emblée le terme « politique » lorsque j’exprime l’idée que les choix que nous sommes amenés à faire (ou à ne pas faire !) sont des choix politiques. Tout comme ils devraient être des choix philosophiques, éthiques avant d’être des considérations économiques et financières. Le simple fait d’utiliser les mots « politique », « philosophique », « éthique » sonnent comme des anachronismes poussiéreux dans un monde devenu trop « moderne », trop « rationnel », trop « concret » !

    Et pourtant le politique, à ne pas confondre avec la politique qui est verbiage et compromissions de politicien-ne-s de tous bords, est bien l’ensemble des décisions que nous, êtres humains en co-relations écologiques permanentes, devrions être capables de prendre de façon concertée afin d’avancer sur le chemin du progrès social dans un élan de justice, d’équité et de respect pour les générations futures et les autres êtres vivants de la biosphère.  

     

    De même, notre vie la plus intime peut subir l’ingérence d’un système de domination. Certaines cultures, certaines religions imposent leurs empreintes sur le corps des hommes mais surtout sur celui des femmes. Ces cicatrices, ces marques inscrites jusque dans la chair de ces hommes et de ces femmes leur rappellent, au quotidien, que l’autonomie ne leur est permise que dans le respect d’un cadre de valeurs pour lequel ils n’ont pas été consultés.

     

    Que l’on me permette d’illustrer ce propos, sans trivialité, d’un exemple de relations intimes :

    -        dans leur quête de plaisir charnel, deux adultes consentants, enlacés, s’adonnent à des pratiques bucco-génitales.

     Difficile de voir un acte politique dans cet élan érotique. Et pourtant le cunnilingus peut s’avérer être un acte hautement politique et émancipateur. Cette douce et sensuelle jouissance est interdite à de nombreuses femmes dans le monde. L’infibulation* et l’excision**, pratiquées encore de nos jours, sont autant d’actes criminels gravant dans le corps des femmes le sceau de la domination patriarcale leur interdisant le droit au plaisir.     

     

    L’autonomie des individus est l’ennemi de tous les systèmes s’érigeant au-dessus des êtres. Autonomie du plaisir des femmes contre le système patriarcal, autonomie des communautés indigènes face aux colons, autonomie des citoyen-ne-s face à l’État, autonomie alimentaire, autonomie énergétique (…) face au système capitaliste aliénant, autonomie des circuits courts face à la grande distribution.

     

    Le journal "L’Altermondialiste" s’inscrit dans un processus de reprise en main de notre autonomie.

    La relocalisation de l’économie est en marche. Elle s’amplifiera, certainement à cause de la raréfaction ou de la cherté des ressources énergétiques (pétrole, gaz, uranium, charbon…). Sans attendre la fin du pétrole « bon marché », de nombreuses personnes s’organisent en acteurs de ce qu’il est devenu courant de nommer les « circuits courts ».

    Qu’il s’agisse de marchés de plein vent, de groupements d’achat, d’AMAP, de coopératives de production, de squats autogérés, de municipalismes différents… un monde nouveau se construit… à son rythme… tissant des liens que le système dominant essaie déjà de récupérer à son avantage. Preuves que nous sommes sur la bonne voie !

      

    Patrice K

     

     

    * Infibulation : mutilation génitale féminine qui consiste à coudre les lèvres supérieures de la vulve après avoir procédé à l’ablation du clitoris et des petites lèvres. Seul un étroit orifice est laissé pour l’écoulement des menstrues et de l’urine. 

     

    ** Excision : mutilation génitale féminine consistant par l’ablation d’une partie ou de la totalité du clitoris.

     

    Bien qu’interdites dans de nombreuses régions du monde, l’infibulation et l’excision sont encore pratiquées de nos jours sous des prétextes culturels ou religieux (même si aucune religion ne reconnaît ces mutilations comme faisant partie de ses rites et commandements).

    On estime à environ 2 millions de filles excisées ou infibulées chaque année dans le monde.  

     

     


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    La Catastrophe de Fukushima aurait pu être évitée.

     

    Le Japon vient d’être victime d’une triple catastrophe : un séisme, un tsunami, une série d’accidents industriels liés à la production électronucléaire. J’ai conscience que cet évènement a fait couler beaucoup d’encre (et ce n’est probablement pas fini), je me joins donc à ce concert de critiques acerbes.   

     

    Au-delà de la tristesse qui m’étreint pour les victimes et leurs proches, c’est de la colère qui transpire de mes propos.

     

    Cette catastrophe été prévisible, seule la date était inconnue. Ce sont des choix politiques, économiques et industriels (donc humains) qui ont l’essentiel de la responsabilité de ce gâchis :

     

    - l’Humanité est capable d’envoyer des privilégiés milliardaires en orbite dans l’espace pour un voyage EXCEPTIONNEL mais ne serait pas en mesure de mesurer les mouvements des plaques tectoniques de notre propre planète ?

     

    - l’aménagement du territoire lié à la densité des populations ont conduit à bétonner et habiter les côtes (le phénomène de tsunami est pourtant connu, surtout au Japon qui nous a donné ce nom vers la fin du XIX° siècle. Es-il possible de s’en protéger, surtout quand la vague rentre jusqu’à 5 km à l’intérieur des terres ?).

     

    - le nucléaire est une industrie dangereuse, même si une partie de sa nocivité ne se voit pas à l’œil nu (sauf sur les cadrans des divers compteurs qui nous aident à mesurer la radioactivité*). Les diverses bombes nucléaires testées ont prouvé la puissance dévastatrice de cette forme d’énergie. La catastrophe de Tchernobyl nous a donné un signal d’alerte trop peu pris en compte.

     

    À mes trois considérations s’ajoutent les propos de sismologues japonais. J’ai lu quelque part quelques mois avant le séisme de mars 2011 que le Comité de recherches sismiques du gouvernement japonais avait averti qu’un séisme de magnitude 8 avait 70% de probabilité de se produire dans les trente années à venir. Le sismologue japonais Ishibashi Katsuhiko (professeur à l’Université de Kobe), quant à lui, avait tenu un propos assez alarmant qui aurait pu être suivi de mesures concrètes :

    - " (…) À moins que des mesures radicales ne soient prises pour réduire la vulnérabilité des centrales aux tremblements de terre, le Japon pourrait vivre une vraie catastrophe nucléaire dans un futur proche (…)". **

     

    En désaccord avec les recommandations trop laxistes fixées par le comité d’experts chargés d’établir les normes sismiques des centrales nucléaires japonaises (auquel il participait) il démissionne.  

     

    Si le Japon avait pris en considération les propos d’Ishibashi Katsuhiko, en serions-nous là ? Avec de tels taux de radioactivité ?  De plus, le réacteur N° 1 de la centrale de Fukushima-Daiichi devait être arrêté en février 2011. Hélas, il fut prolongé pour 10 ans.

     

    Alors, faut-il le répéter ? L’industrie nucléaire (civile & militaire) est une industrie mortifère, polluante, dangereuse, coûteuse et insensée.

    L’extraction de l’uranium est une catastrophe sanitaire pour les personnes vivant dans les régions où il est extrait. Aucune solution n’a été trouvée pour les déchets radioactifs (certains le sont pour des millions d’années). Rien, ou presque, n’est prévu pour le démantèlement des centrales en fin de vie. Les quantités d’eau utilisées par cette industrie sont impressionnantes. Les pollutions sont permanentes (sous prétexte de faibles doses…). Cette industrie se drape dans le secret-défense bafouant toute règle de démocratie. De plus, cette industrie est liée à la production d’armement…

     

    Tout pousserait des êtres rationnels à sortir de l’impasse de cette forme de production énergétique.

     

    De plus, des solutions existent pour continuer à vivre dans un confort équivalent : développement des énergies renouvelables décentralisées en consultation avec les citoyen-ne-s, réduction des consommations, chasse aux gaspillages, réflexions sur les besoins réels de notre société ultra consumériste…

     

    Une rupture globale avec ce système est indispensable, inévitable, impérative. Il n’est pas trop tard pour enfin avoir, ici et ailleurs, le débat citoyen sur l’énergie dont les différents gouvernements nous ont toujours privés. Sortir du nucléaire est possible, il suffit d’en avoir la volonté et de faire en sorte que les populations (une fois informées) reprennent en main leurs destinées et le choix de leurs énergies.

     

    Alors à quand une coopérative autogérée de production d’énergies renouvelables dans le Tarn ?

     

    Patrice K

     

    26 mars 2011 (à l’heure où j’écris, rien n’est terminé à Fukushima, la centrale avec ses réacteurs en fusion n’est plus maîtrisée).

     

    * Dans le département du Tarn, nous sommes quelques-un-e-s à prendre des mesures de radioactivité à l’aide d’un compteur Radex. Jusqu’à aujourd’hui, aucune inquiétude. Les relevés effectués (entre 0,08 et 0,27 micro-Sievert) sont bien en dessous des seuils d’alerte.

     

     ** citation tirée d’un article paru le 11 août 2007 dans le quotidien International Herald Tribune/Asahi Shimbun 

     


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    Les OGM, ces chimères.

     

    Je me permets un petit rappel : la directive européenne 2001/18 considère comme « organisme génétiquement modifié (OGM), tout organisme, à l’exception des êtres humains, dont le matériel a été modifié d’une manière qui ne s’effectue pas naturellement par multiplication et/ou par recombinaison naturelle… » Entrent dans le champ d’application les modifications génétiques impliquant les techniques de fusion cellulaire. Mais cette directive se paie le luxe d’exclure de son champ d’application certaines modifications génétiques dont la mutagénèse.

     

    J’ai conscience que certains termes peuvent embrouiller un peu la compréhension.

    Voyons donc où nous en sommes.

     

    -        Les OGM « classiques », les Organismes Génétiquement Modifiés issus de « transgénèse » sont des organismes vivants dans lesquels un « scientifique » a inséré un gène (microscopique segment d’ADN) dans une séquence d’ADN afin de provoquer une modification d’une ou de plusieurs fonctions de l’organisme dans lequel le gène a été inséré. Par exemple, certains scientifiques ont inséré un gène d’une bactérie (Bacillus thuringiensis) dans l’ADN d’un maïs afin de permettre à ce maïs (que l’on appelle maintenant « maïs Bt ») de sécréter une toxine insecticide (produite naturellement par la Bacillus thuringiensis) afin de faire fuir les chenilles d’un papillon, la pyrale (dont la chenille cause des dégâts en mangeant l’intérieur de la tige du maïs).

     

    -        Les OGM issus de mutagénèse induite : il s’agit de plantes (à ma connaissance) exposées à une substance mutagène (qui provoquera une mutation) ou à des radiations ionisantes ! Les plantes qui ne s’adaptent pas meurent et celles qui parviennent à s’adapter ont muté et donc deviennent des plantes mutées ! Par exemple, le tournesol Express Sun© de chez Pioneer résiste à un désherbant (dont la substance active est le tribénuron-méthyle) commercialisé par... Pioneer ! Ce qui permet d’arroser le champ avec ce désherbant afin de tuer les plantes non désirées sans que le tournesol n’en soit affecté… en apparence ! 

     

    -        La fusion cellulaire, c’est ce qu’on appelle couramment les hybrides. Mais ce qui est intéressant pour les firmes semencières, c’est de rendre stérile (stérilité cytoplasmique) certaines plantes afin qu’elles se fassent polléniser par une lignée d’une autre plante de la même espèce que le semencier aura choisi afin de créer des lignées d’hybrides stériles. On récoltera les grains, mais on ne pourra pas les ressemer. Il faudra donc racheter de la semence !!! 

     

    -        La biologie synthétique c’est rien de moins que la création artificielle d’organisme vivant ! Le « scientifique » devient aussi fort que la nature ! Il donne vie à des chimères ! À l’heure actuelle, si j’en crois mes sources, des « scientifiques » seraient arrivés à créer des cellules artificielles avec un ADN créé par ordinateur… La boîte de Pandore serait-elle entrouverte ?

     

    Sujet(s) à suivre…

     

    Patrice K


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    Non à L’Ayrault-port !

     

     

     

    Environ 2 000 personnes se sont réunies le samedi 9 juillet 2011 à Vigneux de Bretagne, commune jouxtant Notre Dame des Landes (en Loire Atlantique). Pour la troisième année consécutive, j’en étais. Et comme les 2 000 autres personnes je venais exprimer mon refus au projet d’aéroport que des bétonneurs et des élus inconscients veulent voir naître à la place de ces terres agricoles pas assez bétonnées à leur goût. 

     

    Le préfet de région et l’entreprise Vinci Airports prévoient la mise en service d’un aéroport en 2017 sur ce site. Le chantier des routes prévues pour desservir cet aéroport devrait débuter, selon eux, dès 2012. 

     

    Des opposant-e-s à ce projet ont décidé d’occuper des terrains et des maisons sur le site choisi pour être asphalté. Les procédures d’expulsion ont commencé (et les violences policières avec).

     

     

     

    Depuis près de 40 ans des citoyen-ne-s mènent une lutte contre ce projet. Il me semble que cela fait 3 années que cette lutte prend une dimension nationale. De plus en plus de personnes, citoyen-ne-s, militant-e-s écologistes (de divers partis & mouvements politiques*), élu-e-s locaux, politicien-ne-s en pré-campagne électorale prennent conscience de ce que cache un projet aussi absurde que celui-ci.    

     

     

     

    Malheureusement, cette prise de conscience (quasi) généralisée se fait alors que le projet semble entrer dans une phase plus « concrète ». Les premières fouilles (sous haute protection) ont été réalisées au printemps 2011.

     

     

     

    Certain-e-s militant-e-s pensent que c’est en amenant ce dossier sur le plan politicien que la mobilisation peut encore s’élargir et la victoire poindre. Vers quelles désillusions et déceptions risquent-ils/elles d’aller !

     

    Les élu-e-s d’Europe-Ecologie/Les Verts promettent qu’ils/elles mettront en balance ce dossier d’aéroport dans leur accord éventuel avec le PS au 2° tour des élections présidentielle (persuadé-e-s qu’ils/elles sont que le PS sera au 2° tour de cette mascarade !) ! Est-ce que le PS, nationalement acceptera un tel accord et remettra en cause les engagements du baron local Jean-Marc Ayrault (maire de Nantes, Député de Loire-Atlantique, Président de la communauté Nantes-Métropole, président du groupe PS à l’Assemblée Nationale…) ? Promettre, peut-être, mais appliquer ?

     

     

     

    Pour quelles raisons des politicien-ne-s s’opposeraient de façon sincère à ce projet ? Il s’agit d’un projet d’extension (et d’expansion) du capitalisme sur la vie, une excroissance d’un système ultra productiviste qui ne peut tolérer des zones où son influence ne soit pas affirmée. Une logique de domination du monde où l’uniformisation et la vitesse sont des éléments structurels. S’opposer à un tel projet d’aéroport s’inscrit dans la même dynamique que les oppositions à des projets d’autoroute, de LGV (Ligne Grande Vitesse, pour TGV), à des projets de zones d’activité (ZAC…), à l’urbanisation galopante, à l’exploitation des gaz et pétrole de roche, aux OGM, aux nanotechnologie, aux centrales nucléaires… Certain-e-s ne voient pas ce qui lie ces divers projets. Pourtant ils s’inscrivent tous dans une artificialisation du monde, dans une fuite en avant productiviste et destructrice (polluante…) dépossédant les êtres humains de la possibilité de décider de leur présent, de leur avenir, du monde dans lequel ils ont envie d’évoluer. J’en reviens à ma question du début de ce paragraphe. Pourquoi des politicien-ne-s s’opposeraient de façon sincère à ce projet alors que ce qu’ils/elles recherchent est avant tout le pouvoir. Si il faut passer par des promesses démagogiques, populistes pour les porter à ce pouvoir tant convoitée, alors pourquoi pas… Mais la fin mérite-t-elle de prostituer les moyens ?

     

    Même le Modem (parti politique français de droite) était présent parmi les opposant-e-s au projet d’aéroport (alors que certains de ses élus ont lutté pour des projets aberrants tels que le percement du tunnel du Somport dans la vallée d’Aspe) !    

     

     

     

    Evgenia Tchirikova, militante russe qui lutte contre la destruction de la forêt de Khimki (proche de Moscou) projetée par l’entreprise Vinci (encore elle !) était aussi présente pour soutenir les opposant-e-s à ce projet et rappeler, si le fallait encore, que les luttes doivent être solidaires et dans une vision globale.

     

     

     

     

     

    Patrice K, juillet 2011.

     

     

    * : Alternatifs, MOC, Scalp-No Pasaran, PPLD, Breizhistance, NPA, Parti de gauche, Europe Ecologie, les Verts, Front de gauche


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