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    CYBÈLE OU CALLIOPE. Patrice, 27 juin 2005.

     

     

       Mon cœur affolé ne sait plus raisonner

    Depuis que tu es entrée dans ma vie !

    Ô ! Divine almée !

       Je me sens consumé de senteurs oniriques,

    Grisé aux effluves érotiques !

    Ô ! Muse lyrique !

     

       Sirène ou fantôme ? Cybèle ou Calliope ?

    Douce sylphide, je bois tes lèvres sapides ;

    Quel tragique destin t’a mise sur mon chemin ?

    Laisse-moi, je t’en prie, te prendre par la main !

     

       Ardente Aphrodite, couverte de feuilles de myrte,

    Diane insensible, mon cœur devient ta cible !

    Plongeon sensuel dans les lacs de l’amour

    Avec toi, ô Cybèle… Piège sans retour !

     

       Caresses-brûlures,

    Bises-écorchures ;

    Charivari des sens

    À la soie de tes seins…

    Ô… Comme éthéré…

    Je me noie en Léthé…

    Hosanna-priapée, unis pour l’hyménée !

     

       Goûté au fruit défendu, aveugle m’a rendu !

    Tu exhales la joie, j’exalte mon émoi !

    Éveil d’une soif de jouissance, je me donne à toi sans défense,

    Sur ta peau aiment à se poser mes lèvres blêmes…  

     

       Étreintes langoureuses, ignescence amoureuse,

    Ton corps s’offre au bonheur ; dans tes yeux, cette lueur

    M’enflamme d’un vif désir… Mais comment le contenir ?

    Goûtons l’ambroisie divine pour nous aimer jusqu’au sublime…


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    L’ASOCIALE DÉMOCRATURE. Patrice, 10 décembre 2001.

     

     

     

        Oh oui ! J’aime la France !

     

    Celle de mes rêves d’enfance !

     

    Oh oui ! J’aime la France !

     

    La patrie des Tolérances !

     

     

     

       Et lorsque je m’éveille,

     

    Je constate avec horreur

     

    La vraie lueur du soleil

     

    Qui nous brûle de rancœur.

     

     

     

       Cette douce nation,

     

    Ce cher pays, fier et hautain

     

    Que tant de chansons

     

    Nous bercent de refrains !

     

     

     

       Cette belle patrie,

     

    Riche d’une grande histoire ;

     

    On parodie la démocratie,

     

    On y perd la mémoire !

     

     

     

       Tout un peuple asservi

     

    À genoux devant la tyrannie.

     

    Les bûchers de l’Inquisition

     

    Encouragent à l’inaction !

     

     

     

       Tant de têtes sont tombées

     

    Pour obtenir si peu !

     

    On aurait pu espérer

     

    Un monde moins odieux !

     

     

     

       Mais tant de félons tyrans

     

    Ont su s’accaparer

     

    Les rênes du gouvernement,

     

    Attributs de commandement…

     

     

     

       Et la plèbe subit

     

    Les règnes de la terreur !

     

    Et la glèbe subit

     

    La marche des dictateurs !

     

     

     

       Et de croisades en conquêtes,

     

    De victoires en défaites,

     

    De batailles en guerres,

     

    Voici le tracé des frontières…

     

     

     

       Hier encore,

     

    La guillotine tranchait,

     

    On ne compte plus dès lors,

     

    Plus les charniers,

     

    Ni les déportés, victimes

     

    D’un des pires crimes…

     

     

     

       Et s’emplissent les prisons,

     

    Et fleurissent les bâillons !

     

    Verrai-je la fin

     

    Des siècles d’agonie ?

     

    Verrai-je la fin

     

    Des siècles de folie ?

     

     

     

     

     

       Peut-on prétendre aujourd’hui

     

    Que tout cela est bien fini ?

     

    Que le monde tourne la page

     

    De ce grimoire empli de rage ?

     

     

     

       Je doute que l’on vive la joie,

     

    N’étant plus sous le joug d’un roi ;

     

    Le pouvoir a changé de visage,

     

    Mais nous en subissons toujours les orages !

     


    mis en musique et chant par Alafya.

     

     


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    VIENS ENTRE MES BRAS. Patrice. 17 décembre 2000.

     

       Si la vie est pour toi un cauchemar,

    Si elle est horreur et angoisse,

    Alors, viens entre mes bras te réfugier.

    Si la vie est pour toi un sombre voile noir,

    Si elle est peur et violence,

    Alors, viens entre mes bras l’oublier.

     

       Si la vie est pour toi une longue souffrance,

    Si elle a son lot de hontes et d’effrois,

    Alors, viens entre mes bras te blottir.

    Si la vie est pour toi un éternel supplice,

    Si elle est le calvaire de ta croix,

    Alors, laisse mes bras te couvrir…

     

       Si la vie est à tes yeux le comble du malheur,

    Si elle est l’ombre du désespoir,

    Alors, viens dans mes bras te réchauffer ;

    Si la vie est pour toi, suite de douleurs,

    Si elle n’est qu’oppression des pouvoirs,

    Alors, viens entre mes bras te cacher.

     

       Si la vie est pour toi le cours de l’ennui,

    Si elle est l’absurde cruauté,

    Alors, viens entre mes bras vivre tes nuits.

    Si la vie est pour toi l’abomination,

    Si elle est image d’amères férocités,

    Alors, viens entre mes bras vivre ta passion.

     

       Et ensuite, sacrifions nos âmes,

    Sacrifions nos corps,

    Dans l’enfer des flammes

    D’azur et d’or…

     

       Si la vie est un perpétuel chagrin,

    Si elle est le paroxysme des folies,

    Alors, viens entre mes bras jusqu’au matin…

    Si autour de toi, tout est agonie,

    Destructions, haines et persécutions,

    Alors, viens entre mes bras crier ton aversion…

     

       Viens entre mes bras oublier l’humanité…

    Viens entre mes bras fleurir ta virginité…


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          UNE MAISON ISOLÉE. Patrice, 29 juillet 2000.

     

       Une maison isolée entre forêts et champs,

    Le vent balaie les cimes en sifflant,

    Ce soir, même la lune est absente,

    Pour fuir cette histoire navrante.

     

       Une fière cabane en bois,

    Dans la nuit, un brouillard d’effrois

    Les volets filtrent une timide lumière ;

    De la fumée s’échappe de cette chaumière…

     

       La porte ouverte sur un sobre intérieur,

    Harmonie entre douceur et chaleur.

    Mais quelle est cette présence

    Qui m’avertit de son angoisse ?

     

       Sur les murs couverts d’écritures,

    Des ombres dansent, mouvantes ;

    Une chandelle à la flamme vacillante,

    Permet de faire la lecture…

     

       Des mots chargés d’émotions,

    De rages, de rêves, d’ambitions,

    De haines, de hontes, de peines,

    D’amours et de colères malsaines…

    Écrits d’une main tremblante,

    Lus, d’une voix hésitante,

    Peintures murales où s’arrête le temps,

    Aventures fatales où s’aiguille le sang…

     

       Aux pieds d’une table en chêne,

    Un corps couché, livide et blême,

    Les bras offerts aux morsures cruelles,

    En lui, s’écoule une rivière mortelle.

    De ses veines saignées,

    Son âme en errance,

    Abîmée, éloignée,

    Écrasée de souffrance…

     

       Serré dans sa main, un parchemin

    Où il a gravé ses terreurs,

    Inscrit ses remords et ses peurs,

    Ses craintes du lendemain.

     

       En quelques lettres, il demande pardon

    À tous ceux qui espèrent en la vie,

    Mais, il sait qu’il n’a plus envie

    De lutter contre l’oppression…

     

       La plume baigne dans un ru sanglant,

    La faucheuse accomplit son œuvre,

    Les huis de l’enfer ouvrent leurs battants,

    La mort arrive toujours sans dire son heure…


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    UNE JEUNE FILLE INSOUCIANTE. Patrice, 1er octobre 2000.

     

       Une jeune fille marchait dans la rue,

    Insouciante, elle riait aux nues ;

    Sur sa poitrine, une étoile cousue,

    Appartenance à un peuple déchu…

     

       Devant elle, les sourires sont rictus,

    Les portes se ferment à son insu,

    Des soldats casqués pour l’ordre

    La suivent, de leur regard sombre.

     

       Plus aucun enfant ne veut jouer avec elle,

    Elle se retrouve seule, errante,

    À veiller sur sa mère mourante.

    L’enfance sévit, si cruelle…

     

       Le soleil est témoin de ces violences,

    Mais il se tait et cache sa démence.

    Victime des pires vices et douleurs,

    Elle fuit loin de la Terreur…

     

       Des lames luisent sous la lune.

    Des cris bruissent aux astres ;

    Des larmes, fruits du désastre,

    Des mots de rage sous la plume…

     

       Pauvre enfant, victime d’un temps

    Où sur Terre régnaient en maîtres

    Les tyrans, rois des traîtres !

    Ères d’horreur ! Continents en pleurs !

    Chaque jour, tant d’innocents

    Vivent la peur d’un nouveau malheur !


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