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          UN HOMME SE LÈVE. Patrice, 6 mars 2001.

     

       Un homme se lève dans le tourment,

    Oui, je suis cet être, j’affronte les déments !

    À la vindicte publique,

    Je m’oppose, impudique,

    Dans l’espoir de ne pas sombrer

    Dans une profonde démence ;

    De ne glisser ou tomber

    Dans le gouffre des violences !

    Mais sans honte, je pose mes strophes

    Pour conter leurs catastrophes.

     

       Refrain :

     

       Les bras en croix,

    Les cheveux aux vents,

    Le verbe aux lèvres

    Et l’âme en fièvre ;

    Je chanterai ma colère,

    Fredonnant des refrains

    Pour pousser au déclin

    Mes vils adversaires !

     

      Au fil des saisons,

    L’œil vers l’horizon,

    Enfin, jouit l’espoir

    Comme un rai de soleil

    A la tombée du soir ;

    Une abîme merveille…

     

       Sur les ruines de leurs folies,

    Rebâtir enfin la vie ;

    Nos mains battant la poussière

    Pour effacer toutes nos misères…


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             TU ME FAIS MAL. Patrice, janvier 2003.

     

       Tu me fais mal, ma chère, lorsque tu te refuses à moi ;

    Tu bouleverses ma chair si tu fuis loin de moi.

    Je vois dans tes yeux cette lueur maligne,

    Où s’embrase le feu de nos soirées câlines.

     

       Et je sais que tu joues à me faire souffrir,

    Pourtant, pauvre fou, j’accepte le martyr !

    Tu éveilles en moi le brasier des désirs

    Que douloureusement je me dois contenir.

     

       Tes effluves enivrantes me prennent à la gorge,

    Mes doigts saouls et tremblants se glissent à ta forge ;

    Le piège se resserre, douloureuse morsure,

    Délicate ogresse à la soyeuse tonsure !

     

       Saveurs intenses, odeurs d’extase, ivresses ;

    Je tremble, frêle tel un être de faiblesses ;

    Mes lèvres malsaines humectent tes seins,

    Où je brûle, langoureux, sous l’ardeur d’un essaim.

     

       Telle une mer déchaînée, tu ondules sous mes mains ;

    Des courants frénétiques parcourent tes reins.

    Inondé d’une ondée de joie érogène,

    Sous la cambrure de ton âme, j’oublie mes haines.

     

      


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    TORRENT DE FOLIE. Patrice, 31 mars 2001.

     

       Les cloches d’airain

    Sonnent sur ma ville,

    Les chœurs des orphelins,

    Résonnent d’une voix virile.

    Je marche en de sombres rues,

    Le regard vissé aux nues,

    J’entends la foule hurler,

    Vouer à mort les condamnés.

     

       Les escadrons armés

    Paradent fièrement ;

    Les âmes damnées

    Pleurent au firmament.

    Le chant des canons

    Tonne dans l’air âcre ;

    Une suite d’oraisons

    S’élève des massacres…

     

       Parfois, un désespéré se dresse

    Crier sa rage, sa colère ;

    Le peuple se lève en liesse,

    Pour acclamer son frère ;

    Mais l’ordre et la censure

    Protègent les oppresseurs.

    Le sang souille les murs,

    Dans l’apothéose de la peur…

     

       Sur le pavé, glissent les chaînes

    Des fils de la soumission ;

    Plus ni remords, ni haine,

    Juste de la résignation.

    La discipline est instaurée,

    Nouvelle foi, nouvelle loi ;

    En arène, la plèbe torée,

    Pour la jouissance du nouveau roi…


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          TON SOURIRE. Patrice, 11 octobre 2003.

     

       Le ciel est gris, enflé de fumées morbides ;

    La poussière des routes s’élève sous le pas de l’exode ;

    Une foule de fantômes en haillons sordides

    Fuient vers le flou, tonnant de sublimes odes.

     

       Le soleil sombre oublie de rallumer la vie,

    Les ténèbres enveloppent les espoirs d’utopie.

    Un peuple d’errants traîne sa misère,

    À travers les aléas d’une énième guerre.

     

       Mais… Quand tu me souries…

    Il m’arrive d’oublier

    L’horreur des charniers…

     

       S’érigent des cris d’affamés

    Tels les étendards d’une nouvelle armée ;

    D’une armée de gueux désarmés,

    Impuissants, misérables condamnés…

     

       Des doigts décharnés s’agrippent aux grillages,

    Des visages émaciés supplient la mort ;

    Les barbelés suintent le sang des ravages.

    La mort s’insinue encore et encore…

     

       Mais quand je croise ton sourire…

    Il m’arrive d’oublier

    L’horreur des charniers.

     

       Des vagissements d’enfants clamant leurs mères,

    Les hurlements de femmes aux fruits de leur chair ;

    Des pleurs ravagés sur la face du monde,

    L’Humanité danse sa dernière ronde !

     

       La folie glorieuse pose son doigt d’airain

    Sur la Terre honteuse qui panse ses blessures.

    Les dents du vice ruissellent de souillures,

    L’Homme abat sa tâche, fier, vil et hautain.

     

       Mais… Ton sourire…

    Comme une lueur tirée des abysses ;

    Comme un baume sur une cicatrice ;

    Comme une main tendue dans la nuit,

    Comme un phare perdu et qui luit…

    Ton sourire…

    Comme une fleur perçant la glace ;

    Comme un chant dans le silence…

    Comment ne pas s’y perdre ?

    Comment ne pas s’y pendre ?

    Comment l’oublier

    Alors qu’il ne reste que lui à qui se rattacher ?

     

    à Marlène C.  

     


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    TES YEUX. Patrice, le 20 janvier 2003.

     

       Il me manque, dans mes obscures nuits ténébreuses,

    Pour oublier le flot de mes liaisons honteuses,

    Comme une chandelle éclairant mes rêves,

    Lorsque Adam perçut la nudité d’Ève…

    Tes yeux…

     

       Il me manque au matin, dans l’enfer d’un réveil,

    Cette divine chaleur émanée d’un soleil.

    Cette tendresse pure éblouissant ma peine,

    Comme une caresse ensorcelant mes haines…

    Tes yeux…

     

       Comme une bougie posée devant un gouffre béant,

    Illuminant de sa flamme la peur du néant ;

    Et guide, à travers le temps les peuples asservis,

    À travers ses méandres, en quête de survie…

    Tes yeux…

     

       Comme un sourire sur des lèvres d’enfant,

    Rayonnant de joie, éclatant de gaieté,

    Dans les bras de sa mère, enlacé, en chantant,

    Sublime image d’espérance d’humanité !

    Tes yeux…

     

       Comme un feu flamboyant d’âtre amoureux ;

    Une bise brûlante sur un corps langoureux ;

    Une lame effilée causant plaie à la Terre ;

    Une aumône donnée affrontant la misère…

    Tes yeux…

     

       Comme une larme versée en l’honneur des mourants,

    Et les pleurs saignés en souvenir des tyrans ;

    Une goutte de sang dans les mers du silence,

    Pour s’opposer enfin à l’enfer des violences…

    Tes yeux…

     

       Comme un vautour luttant sur charnier mouvant,

    Où des corps décharnés attendent en gémissant

    Que la mort ne les fauche pour trouver le repos

    D’avoir trop vécu sous le joug des bourreaux…

    Tes yeux…

     

       Comme un cataclysme qui bouleverse le monde,

    Se déchaîne et enfin renverse l’immonde ;

    Un raz-de-marée qui submerge les folies

    Où vivent les Hommes sans espoir de répits…

    Tes yeux…

     

       Comme l’effroi causé par la perte d’un cher,

    Epouvante glaciale d’être un jour solitaire,

    Sans amour, sans passion, à errer au hasard,

    À ne plus savoir où accrocher son regard…

    Tes yeux…

     

     


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