À L’OMBRE D’UNE POTENCE.

Patrice, 31 mai 2000.

   Dans la noirceur d’une pénitence,

Les murs, témoins du silence,

Gravés de glyphes poétiques,

Gardent des larmes tragiques…

   Le passé fuit tel un damné,

Le poète s’ennuie, condamné ;

Le vide emplit l’encrier,

La plume dorée parcourt le papier…

   Des cris à jamais écrits ;

L’éternité couchée sans pudeur,

Dans l’ombre de la peur,

Dans le lit de la folie…

   La mort, ultime finalité,

Le sort d’une sombre humanité !

Crier le mot « liberté »

Et à la potence exécuté !

   Derrière des barreaux de fer,

Verticales lignes d’horizon ;

Digne porte de l’Enfer

Que l’huis de cette prison…

   Et glisse sur le parchemin

L’or gorgé de sang humain ;

S’inscrivent les maux de la violence

En ultimes mots de souffrance…

   Au matin, gît un corps hâve,

Le regard sévère, grave,

Mais sans vie, livide, vide,

Les poings serrés, impavide…