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Arâq
ARAQ. Patrice, mai 1998.
Une lumière vive d’éclats violents
Laisse place aux ténèbres des songes tristes.
Al cha’af déchire mon âme
Tandis qu’elles fuient loin de moi.
Sainte Bilqîs de Saaba,
Voies le deuil de mes pensées,
Je prie mes divines princesses
D’être les sirènes de mon ombre
Et de chanter pour ma mort.
Les yeux mouillés de larmes
Aux souvenirs des délices éternels,
De leurs blandices sensuelles
De leur chaghâf-sortilèges…
J’irais, parcourant les sept cieux en quête de rêves,
Tel un cavalier solitaire toujours errant
Entre djounoûn et fana ;
Ignorant vos lois et vos idoles,
Libre de tournoyer dans les airs ou sur les mers,
M’enlacer d’amour et briser les chaînes,
Ouvrir les grilles aux poésies censurées,
Voir les mots de paix enfin convoler,
Abolir l’indécence de mes cauchemars les plus sombres…
Et subir la grâce : torture des sens, merveilles pour l’âme
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Arâq : selon l'érudit Malek Chebel , Arâq est le mal d'amour, l'état de celui qui veille des nuits entières en pensant à son amour. Le mot dérivé "tarqîq" (délicatesse, raffinement) pourrait correspondre à l'amour des éphèbes et aurait probablement une vocation homosexuelle. certains poèmes d'Abou Nouwas (765-813) font partie du genre du "tarqîq".
Tags : , araq, mot, amour, mal
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