• L'être antérieur.

     

    L’ÊTRE ANTÉRIEUR. Patrice, 1er juin 2000.

     

       Je suis l’Indien massacré

    Par des colons sans âme ;

    Je suis tzigane décimé,

    Je vous chante mes larmes ;

    Je suis le Juif déporté

    Dans les camps de la mort ;

    Je suis le Kurde exilé

    Errant à son triste sort.

    Je suis Palestinien parqué

    Dans un champ de barbelés ;

    Je suis victime éternelle

    De leurs luttes cruelles !

     

       Je suis l’Arménien renié,

    La haine est la plus forte ;

    Je suis l’Arabe « ratonné »,

    Le racisme est à nos portes !

    Je suis le « Black » écœuré

    Qui traîne ses chaînes ;

    Je suis Canaque oppressé

    Qui survit avec peine…

     

       Je suis le Papou menacé

    D’une extinction prochaine ;

    Je suis Amazonien oublié

    Voué à une fin certaine !

    Je suis Ukrainien irradié

    Le nucléaire m’a tué !

    Je suis l’Africain spolié

    Mes richesses me sont volées !

    Je suis tous les peuples en exil,

    Touaregs en péril !

     

       Je suis Musulmans damné ;

    Je suis Chrétien condamné ;

    Je suis Protestant contesté ;

    Je suis l’athée au bûcher ;

    Je suis Bouddhiste abusé ;

    Je suis Hindou « sous casté » ;

    Je suis païen sans violence ;

    Je suis impie sans croyance ;

    Je suis le Cathare éventré ;

    Ou la sorcière empalée ;

    Je suis Simon de Cyrène

    Qui aide le Christ à sa peine ;

    Je suis déiste croyant,

    Ou le gnostique priant,

    Panthéiste respectueux,

    Polythéiste aux mille dieux…

     

       Je suis l’opposant enfermé,

    Je suis le vivant enterré,

    Je suis anarchiste en prison,

    Ou communiste d’illusions,

    Je suis l’affamé sous dictature,

    L’exclu qui brise les murs,

    Le pendu qui gît au vent,

    Le condamné, la fleur aux dents,

    L’antifasciste sous les régimes

    De la folie et du nazisme !

     

       Je suis le journaliste amputé,

    L’expression est censurée !

    Le poète accusé de perversion,

    Le chanteur accablé d’abjections !

    Je suis libertaire blessé,

    Le poing haut levé, dressé,

    Et je ne cesse de m’égosiller,

    Hurlant mon amour de la LIBERTÉ !

     

       Je suis l’adolescente violée

    Par un pervers névrosé ;

    Je suis l’enfance bafouée

    Qui demande à exploser ;

    Je suis la femme voilée

    Qui n’a pas droit de charmer ;

    Je suis la fillette excisée

    Que l’on ne doit pas aimer !

    Je suis l’enfant qui a sauté

    Sur une mine oubliée !

    Je suis la mère en deuil

    Qui accompagne un cercueil…

     

       Je suis le camisolé

    Qui a osé hurler

    Contre ce système

    Qui nous tue mais dit – « je t’aime ! »

    Je suis le SDF qui tend la main

    Pour espérer un lendemain ;

    Je suis l’ouvrier immigré

    Qui travaille dans le noir ;

    Je suis le sans papier 

    Qui espère en avoir ;

    Je suis la prostituée

    Victime des réseaux

    Je suis l’opprimé/e

    Victime des bourreaux !

    Je suis sur les barricades

    À jeter des pavés,

    À esquiver les grenades

    De nos ennemis policiers !

     

       Je suis le sacrifié

    Qui paie de sa vie

    Une partie des péchés

    Pour vivre au paradis !

    Je suis aux portes des Enfers

    Pour en fermer l’entrée ;

    Je m’oppose aux Cerbères,

    Plus forts et mieux armés.

    Je suis victimes des guerres ;

    Une cible pour militaires !

    Je suis les victimes d’attentats

    De Bin Laden, d’Al Qaïda ;

    Je suis martyr Irakien

    Pour le pétrole Américain ;

    Je suis l’Afghan éreinté

    De subir l’inhumanité !

     

       Je suis le « mort-la-faim »

    Sous le soleil d’airain ;

    Je suis alcoolique assoiffé

    D’une éthylique humanité ;

    Je suis le junkie désœuvré

    Aux bras ensanglanté ;

    Je suis le cancéreux qui se bat

    Contre son mal et la SEITA ;

    Je suis le sidéen qui se meurt

    En attente de son heure !

     

       Je suis l’esclave des galères ;

    Je suis gladiateur des arènes ;

    Je suis le taureau abattu

    Pour on ne sait quel tribut ;

    Je suis le gibier traqué

    Par le « singe enragé » ;

    Je suis la blanche colombe

    Que l’on couche dans sa tombe !

     

       Je suis la Terre qui saigne

    Et pourtant je vous aime !

    Je suis la Terre que l’on brûle ;

    La Terre qui se consume ;

    Je suis la Terre qui souffre,

    La Terre que l’on étouffe ;

    Votre progrès m’essouffle,

    Mes larmes seront de soufre.

       On me noie de pétrole,

    On me couvre de goudrons,

    L’Humanité est une folle,

    Elle veut ma destruction !

    Si vous provoquez ma mort,

    Elle en sera aussi votre sort !


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