• Ô Tavernier

     

          Ô TAVERNIER ! Patrice, 30 janvier 2003.

     

       Dis-moi, tavernier, me serviras-tu une bière ?

    Ce soir, tavernier, tu es mon seul ami !

    Laisse-moi, tavernier, laisse-moi noyer ma misère,

    Ce soir, tavernier, je me plonge dans l’ennui.

     

       La joie me blesse, le bonheur m’effraie !

    Leurs lois m’agressent et l’horreur m’offrait

    Un monde d’illusions, immondes frustrations,

    Jusqu’au petit matin, inondé des chagrins !

     

       Dis-moi, tavernier, pourquoi ces sourires

    Sur ces lèvres trop grasses, avides de mes larmes ?

    Dis-moi, tavernier, sers-moi de ton délire,

    Que tes alcools fiévreux libèrent mon âme !

     

       Je me grise aux délices de ces belles félines,

    Je me saoule d’amour pour une nuit câline ;

    Entre des bras satins d’une déesse angélique,

    Aux creux de ces reins en caresses érotiques.

     

       Dis-moi, tavernier, si ma bourse se vide

    M’offriras-tu un verre de ce whisky torride ?

    Qu’il abreuve mes peines, qu’il sèche mon cœur,

    Qu’il apaise mes haines, qu’il endorme mes rancoeurs !

     

       Mais dis-moi, tavernier, je t’en prie, sois sincère,

    Crois-tu qu’elles me reviendront comme je l’espère ?

    Où bien ai-je tord de revivre ces souvenirs

    Qui me tourmentent, qui me font souffrir ?

     

       Ô ! Tavernier ! À boire ! À boire !

    Porte-moi le plus doux des nectars !

    Ô ! Tavernier ! Conte-moi une histoire,

    Une histoire de fous, une histoire de comptoir…

     

       Dis-moi, tavernier, suis-je seul à subir un tel martyr ?

    Dis-moi, tavernier, suis-je le seul à vouloir mourir ?

    Pourquoi me dis-tu d’espérer en un monde meilleur,

    Alors que tu sais que pour moi, il n’y aura pas de bonheur ?

     

       Tu me dis, tavernier, qu’il y a de l’espoir,

    Et que malgré tout, on peut continuer à croire ;

    Mais tu sais, tavernier, que cela n’est que mensonge.

    Tu vois, tavernier, tout le mal qui me ronge ?

     

       Dis-moi, tavernier, pourquoi ces pleurs sur ton visage ?

    Mais où est donc passé ton éternel rictus d’ange ?

    Ne me dis pas que ton épouse te demande le divorce,

    Ne me dis pas que tu sombres, que tu t’enfonces,

    Dans les abysses (ou abîmes) de l’affliction, dans les gouffres des désolations.

    Non ! Retiens tes sanglots, penses à tous les mots

    Que tu me disais lors de mes soirs d’insomnie

    Pour me réconcilier d’avec ma triste vie ! 


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