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          LE GLAS EFFRAIE LES ANGES. 

    Patrice, 21 Septembre 2000.

     

       Le seuil de pauvreté se tient à ma porte !

    La misère est ma banalité,

    Sur mes épaules, je la porte !

    Elle m’accable de son poids,

    Elle m’asservit de ses lois,

    Et, sans complexe, me chante

    Ses airs, ses complaintes,

    Son ombre plane sur ma tête,

    Son parfum âcre, me hante…

     

       Les cloches sonnent sur ma rage,

    Le glas effraie même les anges…

    Encore un matin de haine

    À ravaler mes peines…

     

       On me dit d’entrer dans le jeu,

    De travailler, consommer, me marier,

    Fonder un foyer, être heureux,

    En un mot, me renier !

    Non ! Mais ma parole !

    Ils me prennent pour un des leurs !

    Le reniement n’est pas pour l’heure !

    J’assume mon existence folle !

     

       On m’accuse de tous les vices,

    De ne pas vouloir m’intégrer ;

    Mais leur vision de la société

    Ressemble à un caprice !

    Vivre pour s’enrichir ?

    Enrichir son esprit, oui ! Mais pas m’avilir !

    Accumuler biens, propriétés, argent, patrimoine…

    Alors je vivrai reclus comme un moine !

     

       Telles sont pour beaucoup

    Les preuves de la réussite,

    Ils me prennent pour un fou,

    Moi, qui préfère prendre la fuite !

    Ils sont les preuves vivantes

    Des modes avilissantes !

    Encourager à la surconsommation

    Conduit le monde à sa perdition !

     

       Je ne suis ni prophète, ni devin,

    Mais j’angoisse pour demain.

    Pollutions et ravages,

    Destructions et carnages,

    La planète pleure,

    Des peuples (en) meurent ;

    Personne ne voie ses fautes ;

    Personne n’assume sa honte ;

    Je ne suis pas moralisateur,

    Mais un être humain qui a peur !

     

       Tremble ma pauvre conscience,

    Demain sera pire qu’hier,

    Jusqu’à l’infini désert,

    Prédit par la science !

     


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          LA FLAMME DES TYRANS.

     Patrice, 2 janvier 2002.

     

       Des flammes sont crachées du ciel

    En un embrasement vermeil ;

    La flore et la faune, dans un brasier mouvant,

    Dansent une macabre chevauchée de mourants.

    La mort fauche sans discernement

    Des corps de soldats, de femmes ou d’enfants ;

    Les cris, les pleurs, les hurlements s’élèvent,

    Et à jamais viendront hanter mes rêves…

     

       Pour prouver sa domination,

    On détruit sans distinction ;

    Nos larmes n’éteindront pas le feu dément

    Qui ravage, qui abat, tout consumant.

    Nous plions sous le faix d’un tel fardeau ;

    Ceux qui refusent, se voient sur l’échafaud.

    Nos maîtres sont des vampires-tyrans,

    Ils boivent jusqu’à notre ultime goutte de sang.

     

       Refrain :

     

       Ils sont les César, les Néron

    De ce monde en perdition ;

    Tous leurs désirs sont comblés ;

    Leurs adversaires vont succomber !

     

       Sur la place publique, les gibets sont dressés,

    Le bourreau y mène les fiers suppliciés ;

    Ceux que la mort a épargnés,

    La loi des fous a condamnés.

     

       Dans cet immense et sinistre désert,

    Quelques sombres forteresses subissent

    L’ultime assaut, l’ultime guerre

    Dans les pires crimes, les pires sévices.

     

       Final :

     

       Bientôt, la fin de l’être humain ;

    La colère et la haine ont posé leur main

    Sur cette entité race maudite !

    … Seul, le sang au front, je médite…

     


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    Je sors de l’ombre. Patrice, juin 2005.

     

    Elle :

     

    -         Égarée par des fantômes séducteurs,

    Fourvoyée dans les méandres de la vie,

    Les matins froids et sans douceur

    Ont éveillé de sa torpeur mon esprit.

     

    Lui :

     

    -         Enchainé aux doutes de mes illusions,

    Je n’ai pas vu les flammes de leurs yeux ;

    Celles qui brillent des jais de la séduction,

    Qui embrasent l’âme sous leurs feux !

     

    Les 2 :

     

    -         Aujourd’hui enfin je sors de l’ombre,

    Le soleil guide mes pas vers toi…

    Je crois que c’est enfin toi que je veux,

    Je te désire de toute la force de mes vœux…

     

    Elle :

     

    -         Tant de mensonges m’ont brûlé les lèvres,

    Des promesses de palais, de princesses et de rêves…

    Mais les matins froids et sans douceur

    Ont sorti mon esprit de sa torpeur…

     

    Lui :

     

    -         Je me laissais aller, alanguis, allongé,

    Entre des mains de sirènes aux voix douces ;

    Leurs chants, volupté des sens, m’ont plongé,

    Nu et faible, aux abysses de leurs sources…

     

    Les 2 :

     

    -         Pays des merveilles où nos cœurs se charment,

    Paradis sensuel où sèchent nos larmes ;

    Nos corps en fusion brisent leurs fers

    Et découvrent enfin la sortie des enfers…

     

    -         Tu seras l’œil de mes obscurs songes,

    Moi, je resterai là à te veiller tel un ange.

    Et nous irons parcourir l’Univers

    En quête de vie et de lumières…

     

     


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         ÉCOUTE ! ÉCOUTE ! Patrice, 8 novembre 1999.

     

       Écoute ! Écoute ! N’entends-tu pas

    Ces bruits sourds de pas,

    De bottes bien cirées

    Qui marchent en rangs serrés ?

    Une armée de soldats s’avance,

    Elle piétine, elle ravage,

    Grande désolation sous son passage,

    Le glaive tyran menace !

     

       Écoute ! Écoute ! Entends-tu ces cris

    Qui glacent et déchirent la nuit ?

    Des murs des prisons s’élèvent les chants

    Des innocents et des enfants.

    Des camps de réfugiés

    Où la joie est bannie,

    D’où le bonheur a fuit,

    Où les crimes restent impunis.

     

       Écoute ! Écoute ! Entends-tu les flammes

    Des bûchers de l’inquisition ?

    Vers quels cieux s’élèvent les âmes ?

    Sous quelles grandes ovations ?

    Brûlent aussi les forêts séculières ;

    À feu, à sang, souffre la Terre ;

    Mais grimpent les valeurs boursières

    Alors que tant meurent de misère !

     

       Écoute ! Écoute ! Ce souffle dans le noir

    Un fantôme glisse encore un soir

    Dans ce lit pour un amour incestueux

    Pauvre fillette aux sombres yeux…

    Tous ces visages tuméfiés,

    Toutes ces expressions horrifiées

    Qui revivent chaque nuit

    L’humiliation et la folie…

     

       Écoute ! Écoute ! Entends-tu les pleurs

    De ceux qui vivent le malheur ?

    Cherchant leur paradis perdu,

    Se balancent d’une corde de pendu ?

    Écoute ! Entends ces coups portés

    Sur l’accusé de différences,

    Couleurs, religions, mentalités ;

    Éveillent les vieilles méfiances.

     

       Écoute ! Écoute ! La voix de la paix

    Pour faire taire ces pleurs, ces cris, ces larmes ;

    Qu’enfin se taisent les armes,

    Que parle l’esprit, libéré, émancipé.

     

       Écoute ! Écoute ! Ce chuchotement ;

    C’est l’Humanité qui succombe ;

    Par fierté, elle nous ment,

    Mais elle meurt sous les bombes…


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    La fin du monde n’est pas pour demain.

     

    Nonchalamment assis sur mon vieux rocking-chair en bois, un verre de vodka tout droit sortie du congélo à la main, j’écoute un flash info sur les ondes de ma radio préférée.

    Un prétendu expert ayant réussi à déchiffrer d’anciens manuscrits découverts il y a peu dans la cordillère des Andes (à moins que ce ne soit au Cambodge, j’avoue ne pas avoir été très attentif) affirme que la fin du monde est programmée pour cette fin d’année ! En voilà une drôle de nouvelle !

    Si c’est pour écouter des bêtises pareilles autant que j’écoute un peu de musique. 

    Je glisse dans mon lecteur un bon vieil album du Taraf de Haïdouks.  

    Quel bonheur !

    Je me plonge dans une histoire fantasmée. Les grandes steppes de l’Ukraine du début du XX° siècle. Les paysans aux champs qui saluent, intrigués, les Rroms en roulotte pour un éternel voyage. Guitares et violons prêts à être accordés pour jouer les larmes et les rires d’un peuple en errance.  

    J’imagine les troupes suivant Nestor Makhno luttant contre les armées fidèles au tsar et celles du futur régime tyrannique léniniste. Les lampées de vodka réchauffent de façon légèrement parfumée ma langue.

    La fin du monde… Combien de fois dans ma longue vie ai-je entendu ce propos apocalyptique ?

    Une météorite gigantesque percutant de plein fouet notre planète, de vieux volcans se réveillant, les plaques tectoniques provoquant de gigantesques séismes, tsunamis, incendies, explosions diverses, un accident chimique ou nucléaire, des attentats terroristes en séries, une nouvelle guerre mondiale (nucléaire et bactériologique), un nouveau virus auquel la recherche médicale ne trouve pas de parade, une attaque extraterrestre, le réchauffement climatique, une famine généralisée, les excessives pollutions nous empêchant de survivre…

    Apparemment nous sommes passés à côté de cela… Heureusement. Malgré le pouvoir de destruction que l’humain est capable de mettre en place.

     

    Alors cette fois qu’est-ce qu’on nous prédit ?

    Au lieu de jouer à se faire peur, ne pourrait-on pas mettre en place les moyens collectifs pour mieux vivre, toutes et tous, de façon responsable, respectueuse ? C’est plus compliqué qu’il n’y parait… 

    Déjà en 2012, il y a bien longtemps, certains nous on servit la fin du monde sous prétexte d’un changement « d’ère », d’un changement de « dimension », d’une « élévation des consciences »… Et puis, rien… Ah ils étaient bien embêtés les prêcheurs de l’apocalypse ! Ils ont simplement justifié cela en disant que nous n’étions pas prêts et que nos résistances psychiques collectives pesaient sur l’élévation des vibrations ! Bien voyons…

    Alors si dans un an c’est la fin du monde, que ferai-je en attendant ?

    L’amour avec toutes les filles du monde ?

    Une grande fête avec tous mes amis ?

    Le tour du monde à pied ?

    Dormir un peu en attendant ?

    … Ou bien continuer à « cultiver mon jardin intérieur comme extérieur » ?   

     D’ici là, il faut que je change de disque (et de bouteille) : il est fini !

     

     

    Mato Witko.

    octobre 2011.


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