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          IMAGES ET SYMBOLES. Patrice 1er novembre 2000.

     

       Qu’elle image peut être plus forte

    Qu’un enfant pleurant sa mère morte ?

    Quel symbole plus désolant

    Qu’une mère serrant son enfant

    Son corps chaud encore sanglant,

    Le visage larmoyant ?

     

       Quel symbole plus cruel

    Qu’une bombe lâchée du ciel ?

    Quelle image plus violente

    Que la haine qui nous hante ?

    Quelle ombre plus atroce

    Qu’un conflit à l’humanité ?

     

       Quelle image plus souriante

    Qu’une femme qui enfante,

    Malgré un monde ravagé,

    Malgré une terre en danger ?

     

       Quelle émotion ressentie

    À une poignée de mains

    D’ancestraux ennemis

    Qui unissent leur destin ?

     

       Mes yeux ont des visions

    De dessins de désolation,

    De peintures de destruction,

    De fresques d’immolation…

     

       Mes larmes suintent, amères,

    Sur un globe souffrant de guerres ;

    Je veux éteindre la douleur

    Et imaginer le vrai bonheur.


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    HAINES ET FRUSTRATIONS. Patrice, 11 mars 2000.

     

       Je cherche loin ce souvenir

    J’explore en vain ma mémoire ;

    À retracer toute mon histoire

    Sans espérer la retenir.

     

       Quel est donc l’évènement

    Qui me fit prendre la plume ?

    Un faible cri, un balbutiement,

    Empli de fiel et d’écume.

     

       Au crépuscule de l’innocence,

    Par un matin de démence,

    D’un doigt tremblant et fier,

    Je posais mes premiers vers.

     

       Des accords sombres et tristes

    D’un alphabet autiste ;

    Des mélodies pour vibrer,

    Des pages pour rêver…

     

       Des strophes d’espoir, de foi,

    De mélancolie ou de joie,

    D’amertume ou d’illusion,

    L’utopie en chanson…

     

       Ma voix pour éructer la colère,

    Ma voix pour déclarer la guerre !

    Certains soirs, c’est la honte

    Qui me berce de ces contes…

     

       Puis l’hiver et sa faux viendront

    Pour me vêtir d’un linceul,

    Certains feront alors mon deuil,

    D’autres, m’oublieront…

     

       Haines et frustrations ;

    Où trouver le courage

    Des armes de la rage

    Et abattre mes désillusions ?

     

       Écrire est preuve de mes peurs,

    Écrire est le sang de mes douleurs ;

    Chanter pour que vogue mon âme,

    Chanter pour oublier mes larmes…

     


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    ENVOLE-TOI ! Patrice, 19 mai 2002. 

     

       Si le mal-être envahi ton âme,

    Si l’espèce humaine te fait horreur ;

    Si tes yeux ne voient que l’hideur et le drame,

    Embrumés qu’ils sont par des flots de larmes…

     

    … Alors… Alors…

     

       Envole-toi ! Envole-toi !

    Loin de ces hommes

    Affamés de vices, affamés de chairs ;

    Envole-toi, loin des sévices,

    Loin des misères, et loin de la guerre !

    Envole-toi ! Envole-toi !

     

       Envole-toi et surtout jamais ne repose tes pas

    Sur ce monde-là,

    Sur ce monde là peuplé de barbares, de vampires ;

    Sur ce monde-là ruiné par ces géants couronnés

    Qui entassent nos cadavres sous leurs empires.

    Un geste de leurs sceptres et nous voilà condamnés !

     

       Si le dégoût submerge ton cœur,

    Si la haine souille tes yeux ;

    Si tu entends des millions de pleurs

    Prier d’incertains dieux ;

    Alors, alors…

     

       Envole-toi ! Fuis loin ces hommes

    Affamés de gloire, avides de sang,

    Loin de ces monstres-Léviathan !

    Loin de ces terribles fantômes !

    Envole-toi ! Envole-toi !

     

       Envole-toi,

    Et surtout jamais ne repose tes pas

    Sur ce monde là,

    Sur ce monde là peuplé de barbares, de vampires ;

    Sur ce monde là ruiné par les odieux intérêts

    Qui s’entassent dans les « banques empires »

    Des apôtres de la nouvelle liberté !

    Envole-toi ! Envole-toi !

    Vers un monde que je ne connais pas,

    Vers un monde qui n’existe peut-être pas…


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          ENFANT DU NÉANT. Patrice, 2 mars 2005.

     

       À toi, « petit/petite » que je ne connaîtrais pas,

    À toi, « petite/petit » que je n’engendre pas ;

    Je ne te verrai pas grandir, je ne te verrai pas partir,

    Faire tes premiers pas, t’éloigner toujours plus de moi…

     

       Mais dans ton inexistence, tu seras protégé

    De la honte, de la colère, de la peine,

    De l’humiliation, de la violence, de la haine,

    De la folie, du meurtre et des dangers…

     

    Refrain 1 :

     

       Certaines fois, il me semble t’entendre gémir mon nom ;

    Mais quels sont ces fantômes qui hantent mon ouïe ?

    Certaines fois encore je réfléchis le prénom

    Que tu aurais porté, toi, celui que je fuis…

     

     

       Te vois-tu, incréé/e, marchant me tenant la main,

    Sur les plages océanes, entonnant des chants marins ?

    Courir après les chiens qui déterrent des œufs d’oiseaux

    Et leur aboyer combien le monde est beau !

     

       Parfois je m’imagine venir te border, te souhaiter de beaux rêves,

    Te raconter une histoire, chasser tes angoisses ;

    Sécher tes pleurs, écouter le murmure sur tes lèvres,

    Et finir par te conter ma propre enfance. 

     

    Refrain 2 :

     

       Aurions-nous été heureux, toi enfant, et moi, père ?

    Scénario sans casting, pas de droit à l’erreur.

    Je ne sais même pas qu’elles auraient été tes mères !

    Ni dans quel idéal construire ton bonheur…

     

       C’est drôle de te parler à toi qui n’es pas,

    Fantasmagorie ou transfert de mes doutes ?

    J’aurais été là, toujours à ton écoute

    À répondre à tes pleurs, à tes pourquoi…

     

     

    Nous héritons de la Terre

    De nos ancêtres,

    Et nos enfants, eux, hériterons

    De nos aberrations…

     


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    EN ATTENDANT. Patrice, 28 août 2002.

     

     

       En attendant le jour,

    On pourrait peut-être refaire l’amour ?

       En attendant une lueur d’espoir,

    On pourrait peut-être se revoir ?

       En attendant d’être dévoré par la folie,

    Ne pourrait-on pas sortir de l’agonie ?

       En attendant une dernière guerre,

    Ne pourrait-on pas essayer de rire ?

       En attendant la fin de la misère,

    Ne pourrait-on pas espérer de vivre ?

       En attendant un nouveau messie,

    Pourrait-on feindre nos détresses ?

       En attendant l’épée vengeresse,

    Pourrait-on sourdre de l’ennui ?

       En attendant la Paix,

    On pourrait peut-être s’aimer,

    Pour repousser l’imminence

    De l’apogée de la Démence !

     

       En attendant l’Apocalypse final

    Qui détruira ce monde bestial,

    Je me lèverai, pour hurler

    À la face de la race inhumaine,

    Mon fiel, ma rage et ma haine,

    Pour abattre leurs autels des sacrifices ;

    Pour abattre leurs temples des maléfices ;

    Pour abattre leurs armées de l’horreur ;

    Pour abattre leur pouvoir de terreur ;

    Pour enfanter la beauté…

     

    … pour enfanter l’humanité !

     

       Et que naisse le rêve,

    Nourri de la sève

    De nos combats glorieux

    Contre un ennemi trop nombreux ;

    Afin que l’étendard sanglant

    Ne trône plus aux quatre vents !

    Que plus jamais nos sangs

    Ne coulent de nos rangs !

     

        


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