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    LA COMMUNION. Patrice, 2 avril 2005.

     

       Flâneries dans des ruelles fleuries ;

    Les commerces s’affichent sans complexe :

    Opulence de futilités, d’ignorance.

    Le soleil nous dore de ses rayons de miel,

    Dans la chaleur des heures de doux bonheurs…

       Des touristes flashent la grandeur de la France :

    -tours de fer, de verre et de béton ;

    -statues d’airain, églises et panthéons ;

    -des fontaines d’où jaillit le chlore de la Terre

    Aux embruns aux parfums délétères…

     

       Refrain :

     

       À l’ère de la communication,

    La foule est en communion,

    Mais, pressée, elle passe, sans un regard

    Sur cet homme, sur ce banc, l’œil hagard.

    Mais n’est-ce pas une hallucination,

    Un fruit blet de mon imagination ? 

     

     

       Source intarissable d’indifférence,

    Torrent de joie jouant d’insouciance ;

    Parades de parures, d’or et dorures,

    Expression des sons, des cris et passions.

       Défilés de charmes en places publiques,

    Des filets de larmes d’une race benthique,

    L’invisible damné prie sa sébile

    De s’emplir d’espoir, d’un ou de mille ;

    Mais la troupe chante, hosanna sublime,

    La faim s’enfante et le traîne dans l’abîme…

     

       Il y avait-il un être assis sur ce banc ?

    En manque de vie, à compter le temps ?

    Y a-t-il un mystère dans les souffles du vent

    Qui s’exhale des Charybde amers de mon chant ?


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    JE VEUX T’OUBLIER. Patrice, 19 avril 1999.

     

       À la flamme vacillante

    De cette bougie ;

    Cette chandelle étincelante,

    Légèrement polie,

    Me voici décidé,

    Oui, enfin, je t’écris,

    Te dire que je t’ai aimée,

    Mais aujourd’hui,

    Je veux t’oublier… Je veux t’oublier !

     

       Il n’est point aisé

    D’ainsi l’avouer,

    D’une plume tremblante,

    D’une voix hésitante,

    Me voici décidé :

    Je veux t’oublier !

     

       Refrain :

     

       À  geindre mon désir,

    À n’en plus finir ;

    M’efforcer à souffrir,

    Me refuser les plaisirs ;

    Assumer tel choix,

    Sera mon chemin de croix !

    Mais je ne veux plus parler,

    Ne plus supplier,

    Je ne veux plus pleurer,

    Je veux t’oublier !

     

       Cette absinthe en mes veines

    Coule pour apaiser ma peine,

    Et n’altère nulle haine

    Mais amplifie mes chaînes.

     

       Je veux tout briser :

    Cette cellule de rancœur,

    Où se morfond mon malheur,

    Je veux t’oublier !

       Partir loin d’ici,

    Y refaire ma vie ;

    Je veux t’oublier,

    Fuir ton regard,

    M’enfuir au hasard…

    Je veux t’oublier…

     

       Mes nuits sont hantées

    D’images éthérées,

    Où seule, ta silhouette,

    Ombre sombre, se reflète ;

    Je veux t’oublier

    Et cesser d’être effrayé,

    Je veux t’oublier…

    Je ne veux plus t’aimer…


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    JE TENDS MA SÉBILE. Patrice, 7 avril 2001.

     

       Je tends ma sébile amèrement

    Et j’attends patiemment

    Qu’une âme charitable

    Me pose un doux regard affable.

     

    Refrain :

     

       Pour vous ces quelques vers,

    Pour vous ces quelques mots,

    Voyez où mène la misère

    Et le refus de mes sanglots.

     

       Par quelques âpres paroles,

    Je cherche votre obole,

    Comme un sourire, une fleur,

    Pour affronter la terreur.

     

       Gris est le ciel,

    Mes yeux emplis de fiel

    Voient l’amertume comme fatalité,

    Voient l’indigence devenue banalité !

     

     


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    Je me délecte des jours de pluie. Patrice K, 31 avril 2003.

     

    Je me délecte des jours de pluie,

    Où mes yeux, hagards, suivent les nuages gris.

    Les visages sombres et les mines amères

    Me donnent l’impression de partager ma misère…

     

    Je me délecte des averses sur mon front d’airain,

    Comme autant de caresses sous l’affront de tes mains ;

    Ruisselant sans cesse telles des larmes pleurées,

    Me souillant d’ivresses, gouttes d’âme épurées !

     

    Battant le pavé d’une valse endiablée,

    Les pleurs du ciel meurent et s’égouttent

    Nourrissant les fleurs et les épis de blés ;

    Berçant de leur rythme le chant de mes doutes.

     

    Je me délecte des jours de pluie,

    Où mon âme affligée cherche un peu d’abri.

    Je fuis les cortèges de mes frères humains

    Pour m’endeuiller seul en rêves hautains…

     

    Et je m’endors ainsi sous l’arc-en-ciel,

    Dévasté de pensées tristes et moroses,

    Allongé dans un nid de pétales de roses,

    S’écoulent sans bruit mes perles de miel…


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    JE LUI DIRAI. Patrice, 17 décembre 2000.

     

       Je lui dirai je t’aime

    Autant de fois que brillent,

    Autant de fois que scintillent

    Les étoiles dans le ciel !

    Le firmament

    Sais que je suis amant !

    Mes sentiments sont autant de prisons,

    Fou, dément, j’en perds la raison…

     

       La lune est ma confidente,

    Blonde, vierge et souriante,

    Je lui avoue ma tendresse,

    Pour ma belle, ma déesse ;

    Mais elle, reste muette,

    Et ses ombres me guettent ;

    Seul mon sombre cri,

    Déchire la froide nuit.

     

       Je devine des yeux

    Où brûlent certains feux,

    Mais leur clarté éveille mes démences,

    Et leur chaleur apaise mes angoisses

     

       J’imagine son parfum-bouquet,

    Sa silhouette galbée,

    Sa peau, douceur,

    Son teint bonheur…

    Son sourire, mes délires…

     

       Refrain :

    Je voudrais l’oublier,

    Je voudrais m’amnésier !

    Ou sombrer en fureur,

    Et me perdre de terreur !

     

       La serrer contre mon cœur,

    Jouir de ses faveurs,

    Le regard perdu,

    L’esprit confondu…

     

     

     


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