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    EN ATTENDANT. Patrice, 28 août 2002.

     

     

       En attendant le jour,

    On pourrait peut-être refaire l’amour ?

       En attendant une lueur d’espoir,

    On pourrait peut-être se revoir ?

       En attendant d’être dévoré par la folie,

    Ne pourrait-on pas sortir de l’agonie ?

       En attendant une dernière guerre,

    Ne pourrait-on pas essayer de rire ?

       En attendant la fin de la misère,

    Ne pourrait-on pas espérer de vivre ?

       En attendant un nouveau messie,

    Pourrait-on feindre nos détresses ?

       En attendant l’épée vengeresse,

    Pourrait-on sourdre de l’ennui ?

       En attendant la Paix,

    On pourrait peut-être s’aimer,

    Pour repousser l’imminence

    De l’apogée de la Démence !

     

       En attendant l’Apocalypse final

    Qui détruira ce monde bestial,

    Je me lèverai, pour hurler

    À la face de la race inhumaine,

    Mon fiel, ma rage et ma haine,

    Pour abattre leurs autels des sacrifices ;

    Pour abattre leurs temples des maléfices ;

    Pour abattre leurs armées de l’horreur ;

    Pour abattre leur pouvoir de terreur ;

    Pour enfanter la beauté…

     

    … pour enfanter l’humanité !

     

       Et que naisse le rêve,

    Nourri de la sève

    De nos combats glorieux

    Contre un ennemi trop nombreux ;

    Afin que l’étendard sanglant

    Ne trône plus aux quatre vents !

    Que plus jamais nos sangs

    Ne coulent de nos rangs !

     

        


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          CŒUR DE RAGE. Patrice, 31 décembre 1999.

     

     

       À l’orée du bois

    Sur une pierre, je m’assois ;

    J’entends le cor

    D’une meute aux abois,

    Je sais qu’encore

    Le plus fort fait sa loi.

     

       Malgré mes pleurs,

    J’entends les tirs des chasseurs ;

    Malgré la peur,

    J’entends battre leurs cœurs.

     

       Refrain :

     

       Cœurs de rage !

    Gronde l’orage !

    La haine s’éveille,

    Meurent les merveilles ! 

     

       Mon rire craché pour blondir les pleurs,

    Mes bars saignants, pansés de fleurs ;

    Mais l’éternelle douleur

    Sommeille en mon cœur…

    Plaies ouvertes à jamais,

    Rien ne pourra les refermer…

     

       Un futur au goût de poison,

    L’ange noir plane sans passion ;

    Le zéphyr bise ton nom,

    Liberté vole sur l’aquilon…

     


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          CETTE NUIT J’AI RÊVÉ. Patrice, 8 avril 2006.

     

       Le bitume serpente et rampe vers l’horizon,

    Hydre aux 100 têtes, sans pitié, il avale et digère,

    Nos forêts, nos campagnes et les changent en prisons ;

    Sous ses pas maléfiques tout devient un désert !

     

       Le progrès encensé comme le bien absolu,

    Progrès qui nous est vendu avec hystérie :

    Posséder, déposséder, consommer toujours plus ;

    Ce mode de vie avilit et nous plongent en folie !

     

       L’esclavage moderne des usines du tiers-monde,

    Pour qu’ici nous puissions nous vêtir à la mode,

    Et peu cher nous payer leur sueur ou leur mort ;

    Nos pouvoirs d’achat sont nos ultimes trésors !

     

       OMC, FMI aux féroces appétits,

    Dictent leurs barbaries que rien n’assouvit.

    Overdoses permanentes de viles publicités,

    Les télés se font relais de nos médiocrités !

     

       Multinationales jouant aux sorciers déments !

    OGM dans nos assiettes ou cultivés dans nos champs…

    Leur refus est sanctionné avec acharnement :

    Le lobby des damnés sème poison à tous vents !

     

       Refrain :

     

       Cette nuit j’ai rêvé que ce monde allait changer,

    Et que mes larmes se fardaient en poèmes d’espoir…

    De cortèges rebelles en barricades enragées,

    Je vivais enfin les prémices du grand soir !

     

     

     


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    CE NE SERA JAMAIS LA DERNIÈRE. 

    Patrice, 8 décembre 2001.

     

     

       Du ciel viendra l’enfer,

    Des obus et des bombes

    Pour creuser nos viles tombes

    Et dire adieu à nos mères…

     

       Nos pères luttent et saignent

    Mais l’ennemi est le plus fort.

    Dans la victoire et le sang, ils se baignent,

    Et se nourrit de nos frêles corps…

     

       Des ombres furtives planent,

    Nos montagnes se creusent,

    Nos forêts fanent,

    Et les vivants meurent…

     

       Encore une croisade, encore une guerre

    Mais ce ne sera donc jamais la dernière ?

    De nos ruines, rebâtir,

    Une ville, pour s’unir…

    Mais les démons reviendront,

    Démoliront, et nous, rebâtiront,

    Jusqu’au dernier souffle de vie,

    Jusqu’à la dernière goutte de sang,

    Jusqu’au prochain ennemi,

    Jusqu’au prochain Satan !

     

       Encore une croisade, encore une guerre,

    Jamais ne sera la dernière !

    Tant qu’il y aura des hommes,

    Nous vivrons tels des fantômes,

    Cachés, apeurés, effrayés,

    Epouvantés, foudroyés,

    Pourtant, il nos faudra vivre,

    Pour un jour reconstruire,

    Jusqu’à la prochaine croisade,

    Jusqu’à la prochaine guerre…


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    DES CASQUES FACE AUX CAGOULES.

    Patrice, 6 novembre 2000.

     

     

       Barbelés déroulés,

    Horizons prisons,

    Des casques face aux cagoules,

    Le plomb opposé à la pierre,

    Certaines fois, un corps sombre et roule

    Sous les cris et les pleurs d’une mère.

     

       Le croissant face à l’étoile,

    À chacun son dieu,

    À chacun ses cieux,

    L’absurde impose son voile.

     

       Le soleil épuise les esprits,

    Les merveilles se terrent la nuit,

    Deux drapeaux flottent aux vents,

    Dans les ténèbres du levant.

    À quand le lever de l’honneur ?

    À quand la fin des terreurs ?

     

       Pour sourire de nos différences,

    Pour rire de notre innocence,

    Mettre à mort la Souffrance,

    Cette fille ultime de Violence.

     

       Parades en uniformes d’assauts

    Devant temples et mosquées,

    Affrontements provoqués ;

    La haine est-il le verbe des héros ?

     

       Le soleil se couche sur l’amertume,

    À son tour s’éveille la rancune.

    Et demain, la vengeance ;

    À quand la paix du silence ?


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