•  

    AVEZ-VOUS CONNU ?  

     

       Dîtes-moi donc, vous, qui me regardez ce soir,

    Avez-vous déjà connu la faim ?

    Celle qui vous poignarde l’estomac sans fin,

    Celle qui vous affaiblit jusqu’au désespoir ?

     

       Dîtes-moi donc, vous, qui me regardez ce soir,

    Avez-vous déjà connu le froid ?

    Celui qui vous engourdit le corps ?

    Celui qui provoque frissons et émois ?

     

       Refrain :

     

       Avez-vous déjà vu la souffrance d’un être

    Seul face à sa misère ?

    S’éteindre peu à peu,

    Se consumer à petit feu…

     

     

       Dîtes-moi donc, vous, qui m’écoutez ce soir,

    Avez-vous déjà été assoiffés ?

    À vous étrangler, à vous étouffer,

    À vous pendre seul dans le noir ?

     

       Dîtes-moi donc, vous, qui m’écoutez ce soir,

    Avez-vous déjà connu la haine ?

    Celle qui vous enchaîne

    Aux fers des peines quotidiennes ?

     

       Dîtes-moi donc, vous, les insouciants,

    Avez-vous connu la honte, l’avilissement ?

    La honte de mendier pour survivre ?

    L’avilissement de ne plus être libre ?

     

       Dîtes-moi donc, vous, qui souriez béatement,

    Avez-vous déjà eu envie de vous donner la mort ?

    De voguer vers d’autres rives, vers d’autres ports ?

    Ne plus être un amas de chairs, répugnant ?

     

       Dîtes-moi donc, vous,

    N’avez-vous jamais songé

    À enfin vous manger

    De votre pire ennemi ?

    De lui ôter la vie

    En mémoire des victimes

    Tombées par ses crimes,

    Sacrifiées, hurlant leurs hymnes ?

     

       Dîtes-moi donc, vous,

    Avez-vous le courage

    D’assumer vos rages,

    De renverser les fous

    Qui dirigent le monde ?

     

       Avez-vous déjà vu la souffrance d’un être

    Seul, face contre terre ?

    Se tordre de démence, de douleur,

    Un filet de fiel et de sang suintant de son cœur ?

     

    Patrice K, 12 juin 2002.

      


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    ACHABA.

     

       Dans la perle de tes yeux, brille le bonheur perdu,

    Évanescence de rires, de chants, de vertu…

    Je n’ai pas su franchir les affres du destin

    Et t’accompagner, te prenant par la main…

     

       Ma chère, reprends tes valises,

    Auprès de moi, tu t’aigris ;

    Je sens que tu t’enlises,

    Tu n’as plus goût à la vie…

     

       Tu mérites tant d’être aimée,

    Vas, loin de moi, enfin être chérie.

    Je ne peux t’offrir le paradis

    Où régner telle une divine almée…

     

       Achaba des déserts, on te verra fleurir

    Après tant d’années sans sourire.

    Que loin de moi, s’épanouisse ton âme ;

    Laisse-moi mes souvenirs et mes larmes…

     

       Tu rêves en la vie en laquelle je n’ai plus espoir.

    Tu désires un fruit mûri de tes entrailles,

    Mais moi, je ne vois que la mort, les charniers, les mouroirs,

    Des corps agonisants dans le feu des batailles…

     

       Lorsque mes songes ne sont peuplés ni de cris, ni de flammes,

    J’imagine la joie de te serrer sur ma poitrine ;

    Nous dansons tous les deux un ronde enfantine,

    … tendre, de baisers, je sèche tes larmes.

     

       Je ne peux m’envoler, faute d’aile, aptère,

    Je reste là, écrasé, face contre terre ;

    Amuï devant tant de violences, de tortures,

    Dans le silence et la solitude, je m’emmure.    

     

    Patrice K, juin 2004.


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    À GENOUX.  

     

     

       À genoux pour demander le pardon,

    À genoux pour essuyer l’affront ;

    À genoux par peur

    Des vertiges du bonheur ;

    À genoux par plaisir

    D’assumer et gémir ;

    À genoux pour croire,

    À genoux pour la foire.

     

       Refrain :

     

       Vivre ainsi à genoux,

    Vivre ainsi comme un fou !

    À genoux pour prier,

    À genoux pour aimer !

     

       Le fouet claque au-dessus de nos têtes,

    La servitude s’invite au banquet,

    Le saint nectar suinte et c’est la fête,

    Nos chaînes se dressent en bouquets !

     

       La censure aiguise ses dents,

    Tel un vampire, elle vit de nos sangs !

    Je m’impose face aux perfides

    D’une plume acide !

     

       À genoux par crainte

    D’ouïr tant de plaintes,

    À genoux pour subir

    Ses prières et s’aveulir ;

    À genoux à force de contorsion ;

    À genoux pour accepter l’horion.

     

       Final :

       Je porte à mes lèvres

    La ciguë létale ;

    Je porte à mes veines

    L’épée fatale ;

    Ultime finalité à mon rejet,

    De vivre comme un fantôme damné…


    Patrice K, 30 mai 2001


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          MÉDIAS ET INDÉCENCE.  

     

       Je ne suis pas de ceux

    Qui s’apitoient

    Aux premiers feux…

    Des images de joie,

    Des flashes d’horreur,

    À la une du vingt heures !

     

       Je ne suis pas de ceux

    À qui l’on dit :

    -« vas-y pleure ! Vas-y ris ! »

    Des sourires heureux,

    Des larmes de bonheur

    Au-delà du vingt heures !

     

       Je ne suis pas celui

    Qui attend la foi

    D’un écran plasma !

    Des scènes de vie,

    Authentique indécence,

    Cathodique violence !

     

       Endémol, ange ou démon ?

    Andy Warrol eut-il raison ?

    Machiavels publicitaires,

    Je me demande où va la Terre…

     

    Final : 

     

       Une bataille pour Callirhoé,

    Cassiopée bercée d’étoiles ;

    À exister pour la renommée,

    L’Olympe n’est déjà plus un sommet !


    Patrice K, 1er février 2005.


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    JUSTE UNE PRIRE.  Patrice K, 2 octobre 1998.

     

       La mort sous la peau,

    Un soleil de plomb,

    Le ciel si bleu, si beau,

    Des soldats en faction…

     

       Un oiseau de fer

    Ombrage notre terre ;

    Et de ses ailes immenses

    Apporte notre semence…

     

       C’est juste une prière,

    Un espoir, un cri, un chant,

    Pour qu’enfin cesse tant de misère ;

    C’est juste une prière,

    Un espoir, un cri, un chant,

    Pour éviter les bains de sang…

     

       La rivière charrie mes frères,

    Jamais ne reverrai-je père et mère.

    Les militaires, ces cerbères,

    Nous ouvrent les portes de l’Enfer !

     

       Un continent en larmes, à qui la faute ?

    -aux ventes d’armes !

    Les capitaux pour certains sont bonheurs,

    Mais ici, font le malheur…


    Mis en musique et chant par Para Pacem.


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