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    POURQUOI SONT-CE MES RÊVES ?  

     

     

       Pourquoi sont-ce mes rêves

    Qui sont hantés

    Par ces cris alarmés ?

       Pourquoi sont-ce mes rêves

    Et non ceux des tyrans

    Au repos navrant ?

     

       Pourquoi sont-ce mes rêves

    Qui sont la proie des fantômes ?

    Pourquoi sont-ce mes rêves

    Où pleurent les Hommes ?

     

       Pourquoi sont-ce mes rêves

    Où les chapes de ténèbres

    Couvrent les chants funèbres ?

    Couvrent les chants funèbres ?

     

       Ningbon zankou

    N non bébou ? Nan mion noukoun églo.

    Etè zon ni gbègba

    Mion gbo non min nin

    Wêkê ô ya wêgni nan gnin !

    N’gnin kounoundèto son gbê kaka yi kou ?

    N’gnin kounoudèto ayi yanyan yéton lè ?

     

       Pourquoi lorsque la nuit s’impose

    Ai-je peur de fermer les yeux ?

    Pourquoi lorsque le monde explose

    Suis-je brûlé-e de mille feux ?

     

       Pourquoi sont-ce mes rêves

    Qui sont la proie des fantômes ?

    Pourquoi sont-ce mes rêves

    Où pleurent les hommes ?

     

     

       Pour moi, les étoiles…

    Pour moi les étoiles…

    Pour moi les étoiles ne brillent pas !

     

    Patrice K, octobre 2004.


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    MA VOIX.  

     

       Cette voix, cette oraison funèbre,

    Tu l’entendras dans les profondes ténèbres,

    Comme un espoir de soleil,

    Comme un soleil d’espoir,

    Dans l’immensité d’une cruauté sans fard.

     

       Cette voix de sentence, ce sanglot honteux,

    Tu l’entendras sourdre sous les sombres cieux,

    À chaque explosion guerrière,

    À chaque cri amer,

    Comme les pleurs d’une mère,

    Comme le vent sur la mer…

     

       Cette voix, la voix de la souffrance,

    La voix de la douleur, la voix de l’angoisse,

    Celle qui s’érige face aux mépris,

    Nés de l’impunité des tyrannies.

     

       Lorsque tu entendras cette voix,

    Tu te souviendras de moi ;

    De ces phrases d’espérance, fielleuses,

    De ces paroles amères et furieuses…

     

       À chaque avancée d’un désert,

    À chaque forêt incendiée,

    À chaque naufrage en mer,

    À chaque province dévastée,

    Tu reconnaîtras cet accent rageur,

    S’indigner face à la joie des menteurs ;

    Tu reconnaîtras là mon amertume,

    Et comprendras dès lors ma lassitude…

     

       Et c’est ma voix qui s’abîme à hurler

    Contre des ennemis toujours plus nombreux,

    Cette voix qui continue à appeler

    L’Humanité vers un monde moins affreux.

     

       Oui ! C’est ma voix qui s’égosille jusqu’à faiblir

    Pour lutter sans repos contre la folie, la haine,

    Pour briser sans répits les armes, les chaînes ;

    Oui ! C’est ma joie que l’on entend gémir…


    Patrice K, 29 mai 2001.


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          L’INFECT.  

     

       Les jours sombres

    De la désolation,

    Court l’ombre

    De la contagion.

    L’amour sali du poison immonde,

    Jouir par blessures profondes.

     

       Nature à l’instinct destructeur,

    La tendresse devenue horreur,

    Le plaisir créait la peur,

    L’innocence devenue souffrance…

     

       Le sang baigné dans le mal,

    Immunité d’acte amoral.

    (Con) Damnation des victimes !

    Sublimation du crime !

     

       L’alchimie née de la terreur,

    Subir ainsi telle rancœur ;

    La honte d’avouer sa haine,

    La haine d’assumer sa honte…

     

       La volupté devenue douleur…

    La santé en mains de dictateurs…

    La potence est dressée

    Pour Hermès et Caducée !


    Patrice K, 25 octobre 2000.

     


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          L’étranger.  

     

       Depuis toujours j’ai senti sur moi ce regard ;

    Où que j’aille, même chez moi, je suis un étranger !

    Je me traîne, avec peine, comme avec un boulet rivé,

    Je croise par dizaines des visages aux yeux hostiles et sans égard…

     

       Refrain :

     

    Pour le pays où je suis né,  je suis un étranger !

    Pour la famille où j’ai grandi, je suis un étranger !

    Pour les pays où j’irai, je serai un étranger !

    Pour les filles qui s’offrent de plaisir, je reste un étranger !

     

     

       Jamais je n’ai pu expliquer ce sentiment,

    Le pourquoi de ce profond tourment.

    Suis-je inadapté ? Est-ce dans ma tête ?

    Quelle est donc cette folie qui me traque et me guette ?

     

     

       Sur moi se déchaînent l’aversion et la haine !

    Je suis ma route sans m’encombrer de doute.

    À mon passage, les rictus deviennent sombres,

    J’erre parmi les humains tel une ombre…

     

    Patrice K, 30 mars 1998.

      


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    LES NOUVEAUX DIEUX.  

     

     

       Nous sommes une génération aliénée

    Cherchant idoles et illuminations

    Dans un poste de télévision !

     

       Beaucoup rêvent de célébrité

    Au prix de peu de gloire,

    Voulant entrer dans l’histoire !

     

       Rapide starification,

    Simple banalisation,

    Le vulgaire est béatifié !

     

       Flashes, photos et caméras ;

    Spectacles, concerts, cinémas ;

    Les nouveaux princes sont adulés !

     

       Sous le chapiteau de l’indécence,

    Les fidèles assis en ignorance,

    En acte d’adoration…

     

       Devant leurs nouveaux dieux,

    Des larmes plein les yeux ;

    L’hystérie est conviction !

     

       Les adeptes crient leur joie

    De prier leurs nouveaux rois !

    La « sous culture » est industrie,

    « Culture » pour « simple d’esprit » !


    Patrice K, 9 décembre 2001.

     

     


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