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    VIENS ENTRE MES BRAS. Patrice. 17 décembre 2000.

     

       Si la vie est pour toi un cauchemar,

    Si elle est horreur et angoisse,

    Alors, viens entre mes bras te réfugier.

    Si la vie est pour toi un sombre voile noir,

    Si elle est peur et violence,

    Alors, viens entre mes bras l’oublier.

     

       Si la vie est pour toi une longue souffrance,

    Si elle a son lot de hontes et d’effrois,

    Alors, viens entre mes bras te blottir.

    Si la vie est pour toi un éternel supplice,

    Si elle est le calvaire de ta croix,

    Alors, laisse mes bras te couvrir…

     

       Si la vie est à tes yeux le comble du malheur,

    Si elle est l’ombre du désespoir,

    Alors, viens dans mes bras te réchauffer ;

    Si la vie est pour toi, suite de douleurs,

    Si elle n’est qu’oppression des pouvoirs,

    Alors, viens entre mes bras te cacher.

     

       Si la vie est pour toi le cours de l’ennui,

    Si elle est l’absurde cruauté,

    Alors, viens entre mes bras vivre tes nuits.

    Si la vie est pour toi l’abomination,

    Si elle est image d’amères férocités,

    Alors, viens entre mes bras vivre ta passion.

     

       Et ensuite, sacrifions nos âmes,

    Sacrifions nos corps,

    Dans l’enfer des flammes

    D’azur et d’or…

     

       Si la vie est un perpétuel chagrin,

    Si elle est le paroxysme des folies,

    Alors, viens entre mes bras jusqu’au matin…

    Si autour de toi, tout est agonie,

    Destructions, haines et persécutions,

    Alors, viens entre mes bras crier ton aversion…

     

       Viens entre mes bras oublier l’humanité…

    Viens entre mes bras fleurir ta virginité…


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          UNE MAISON ISOLÉE. Patrice, 29 juillet 2000.

     

       Une maison isolée entre forêts et champs,

    Le vent balaie les cimes en sifflant,

    Ce soir, même la lune est absente,

    Pour fuir cette histoire navrante.

     

       Une fière cabane en bois,

    Dans la nuit, un brouillard d’effrois

    Les volets filtrent une timide lumière ;

    De la fumée s’échappe de cette chaumière…

     

       La porte ouverte sur un sobre intérieur,

    Harmonie entre douceur et chaleur.

    Mais quelle est cette présence

    Qui m’avertit de son angoisse ?

     

       Sur les murs couverts d’écritures,

    Des ombres dansent, mouvantes ;

    Une chandelle à la flamme vacillante,

    Permet de faire la lecture…

     

       Des mots chargés d’émotions,

    De rages, de rêves, d’ambitions,

    De haines, de hontes, de peines,

    D’amours et de colères malsaines…

    Écrits d’une main tremblante,

    Lus, d’une voix hésitante,

    Peintures murales où s’arrête le temps,

    Aventures fatales où s’aiguille le sang…

     

       Aux pieds d’une table en chêne,

    Un corps couché, livide et blême,

    Les bras offerts aux morsures cruelles,

    En lui, s’écoule une rivière mortelle.

    De ses veines saignées,

    Son âme en errance,

    Abîmée, éloignée,

    Écrasée de souffrance…

     

       Serré dans sa main, un parchemin

    Où il a gravé ses terreurs,

    Inscrit ses remords et ses peurs,

    Ses craintes du lendemain.

     

       En quelques lettres, il demande pardon

    À tous ceux qui espèrent en la vie,

    Mais, il sait qu’il n’a plus envie

    De lutter contre l’oppression…

     

       La plume baigne dans un ru sanglant,

    La faucheuse accomplit son œuvre,

    Les huis de l’enfer ouvrent leurs battants,

    La mort arrive toujours sans dire son heure…


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    UNE JEUNE FILLE INSOUCIANTE. Patrice, 1er octobre 2000.

     

       Une jeune fille marchait dans la rue,

    Insouciante, elle riait aux nues ;

    Sur sa poitrine, une étoile cousue,

    Appartenance à un peuple déchu…

     

       Devant elle, les sourires sont rictus,

    Les portes se ferment à son insu,

    Des soldats casqués pour l’ordre

    La suivent, de leur regard sombre.

     

       Plus aucun enfant ne veut jouer avec elle,

    Elle se retrouve seule, errante,

    À veiller sur sa mère mourante.

    L’enfance sévit, si cruelle…

     

       Le soleil est témoin de ces violences,

    Mais il se tait et cache sa démence.

    Victime des pires vices et douleurs,

    Elle fuit loin de la Terreur…

     

       Des lames luisent sous la lune.

    Des cris bruissent aux astres ;

    Des larmes, fruits du désastre,

    Des mots de rage sous la plume…

     

       Pauvre enfant, victime d’un temps

    Où sur Terre régnaient en maîtres

    Les tyrans, rois des traîtres !

    Ères d’horreur ! Continents en pleurs !

    Chaque jour, tant d’innocents

    Vivent la peur d’un nouveau malheur !


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          UN HOMME SE LÈVE. Patrice, 6 mars 2001.

     

       Un homme se lève dans le tourment,

    Oui, je suis cet être, j’affronte les déments !

    À la vindicte publique,

    Je m’oppose, impudique,

    Dans l’espoir de ne pas sombrer

    Dans une profonde démence ;

    De ne glisser ou tomber

    Dans le gouffre des violences !

    Mais sans honte, je pose mes strophes

    Pour conter leurs catastrophes.

     

       Refrain :

     

       Les bras en croix,

    Les cheveux aux vents,

    Le verbe aux lèvres

    Et l’âme en fièvre ;

    Je chanterai ma colère,

    Fredonnant des refrains

    Pour pousser au déclin

    Mes vils adversaires !

     

      Au fil des saisons,

    L’œil vers l’horizon,

    Enfin, jouit l’espoir

    Comme un rai de soleil

    A la tombée du soir ;

    Une abîme merveille…

     

       Sur les ruines de leurs folies,

    Rebâtir enfin la vie ;

    Nos mains battant la poussière

    Pour effacer toutes nos misères…


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             TU ME FAIS MAL. Patrice, janvier 2003.

     

       Tu me fais mal, ma chère, lorsque tu te refuses à moi ;

    Tu bouleverses ma chair si tu fuis loin de moi.

    Je vois dans tes yeux cette lueur maligne,

    Où s’embrase le feu de nos soirées câlines.

     

       Et je sais que tu joues à me faire souffrir,

    Pourtant, pauvre fou, j’accepte le martyr !

    Tu éveilles en moi le brasier des désirs

    Que douloureusement je me dois contenir.

     

       Tes effluves enivrantes me prennent à la gorge,

    Mes doigts saouls et tremblants se glissent à ta forge ;

    Le piège se resserre, douloureuse morsure,

    Délicate ogresse à la soyeuse tonsure !

     

       Saveurs intenses, odeurs d’extase, ivresses ;

    Je tremble, frêle tel un être de faiblesses ;

    Mes lèvres malsaines humectent tes seins,

    Où je brûle, langoureux, sous l’ardeur d’un essaim.

     

       Telle une mer déchaînée, tu ondules sous mes mains ;

    Des courants frénétiques parcourent tes reins.

    Inondé d’une ondée de joie érogène,

    Sous la cambrure de ton âme, j’oublie mes haines.

     

      


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