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    Mon cœur s’arrête de battre. (Patrice K, janvier 1998)

     

    Mon cœur s’arrête de battre à la joie de te revoir.

    Approche, viens, j’attends le bonheur, il est là.

    Ultime honneur, pâmoison, enfin te voilà,

    Serais-je à la hauteur de te recevoir ?

     

    Sais-tu comme je t’ai attendue ?

    Parfois le doute m’est apparu,

    Mais aussitôt dissipé,

    Ton ombre se dessinait.

     

    Tu es en moi comme dans un rêve ;

    J’ai chassé celles qui voulaient mon âme,

    Pour t’accueillir vierge souveraine,

    Et faire de toi ma tendre reine.

     

    Le sang bout dans mes veines

    Au risque de se répandre en peine.

    Qu’attends-tu pour m’accueillir

    Dans le paradis de tes plaisirs ?

     

    Images évanescentes de joies illusoires,

    Silhouette dansante au gré d’un bougeoir ;

    Almée conquérante et pourtant si fragile,

    Délicate amante, vois, je m’incline, docile…

     

    … à Carole…

     


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    L’EXISION SYMBOLIQUE. Patrice, 20 juillet 1998.

     

       Corps et âme sacrifiés

    Sur l’autel des fantasmes

    Ou de la peur des femmes,

    Des sorcières et des fées…

     

       Des mythes enracinés

    Aux plus profondes ténèbres ;

    Des totems érigés

    Tels des priapes superbes…

     

       Excision symbolique,

    Infibulation physique,

    Ceinture de continence

    Pour forcer à l’abstinence.

     

       Ingérence des religions :

    -la masturbation est démence,

    -la jouissance est réprimée,

    Condamnées comme décadence !

     

       La virginité enfermée

    Dans une tour d’ivoire ;

    La chasteté préservée

    Tel un trésor trop rare.

     

       Alors on voile pour éviter le viol,

    On lapide, on répudie, on torture, on emmure,

    Ces succubes lubriques,

    Ces chiennes impudiques.

     

       Levée de croix et de goupillons

    Pour maudire l’avortement.

    Au dehors de la procréation,

    Le coït subira châtiment !

     

       Fornication interdite :

    Morale maudite !

    Libertine sexualité :

    Pornographie exaltée !

     

       Verrai-je la fin de l’aliénation

    D’une moitié de l’humanité ?

    Verrai-je la fin de la soumission

    Enfin, de la féminité ?

     


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    L’ÊTRE ANTÉRIEUR. Patrice, 1er juin 2000.

     

       Je suis l’Indien massacré

    Par des colons sans âme ;

    Je suis tzigane décimé,

    Je vous chante mes larmes ;

    Je suis le Juif déporté

    Dans les camps de la mort ;

    Je suis le Kurde exilé

    Errant à son triste sort.

    Je suis Palestinien parqué

    Dans un champ de barbelés ;

    Je suis victime éternelle

    De leurs luttes cruelles !

     

       Je suis l’Arménien renié,

    La haine est la plus forte ;

    Je suis l’Arabe « ratonné »,

    Le racisme est à nos portes !

    Je suis le « Black » écœuré

    Qui traîne ses chaînes ;

    Je suis Canaque oppressé

    Qui survit avec peine…

     

       Je suis le Papou menacé

    D’une extinction prochaine ;

    Je suis Amazonien oublié

    Voué à une fin certaine !

    Je suis Ukrainien irradié

    Le nucléaire m’a tué !

    Je suis l’Africain spolié

    Mes richesses me sont volées !

    Je suis tous les peuples en exil,

    Touaregs en péril !

     

       Je suis Musulmans damné ;

    Je suis Chrétien condamné ;

    Je suis Protestant contesté ;

    Je suis l’athée au bûcher ;

    Je suis Bouddhiste abusé ;

    Je suis Hindou « sous casté » ;

    Je suis païen sans violence ;

    Je suis impie sans croyance ;

    Je suis le Cathare éventré ;

    Ou la sorcière empalée ;

    Je suis Simon de Cyrène

    Qui aide le Christ à sa peine ;

    Je suis déiste croyant,

    Ou le gnostique priant,

    Panthéiste respectueux,

    Polythéiste aux mille dieux…

     

       Je suis l’opposant enfermé,

    Je suis le vivant enterré,

    Je suis anarchiste en prison,

    Ou communiste d’illusions,

    Je suis l’affamé sous dictature,

    L’exclu qui brise les murs,

    Le pendu qui gît au vent,

    Le condamné, la fleur aux dents,

    L’antifasciste sous les régimes

    De la folie et du nazisme !

     

       Je suis le journaliste amputé,

    L’expression est censurée !

    Le poète accusé de perversion,

    Le chanteur accablé d’abjections !

    Je suis libertaire blessé,

    Le poing haut levé, dressé,

    Et je ne cesse de m’égosiller,

    Hurlant mon amour de la LIBERTÉ !

     

       Je suis l’adolescente violée

    Par un pervers névrosé ;

    Je suis l’enfance bafouée

    Qui demande à exploser ;

    Je suis la femme voilée

    Qui n’a pas droit de charmer ;

    Je suis la fillette excisée

    Que l’on ne doit pas aimer !

    Je suis l’enfant qui a sauté

    Sur une mine oubliée !

    Je suis la mère en deuil

    Qui accompagne un cercueil…

     

       Je suis le camisolé

    Qui a osé hurler

    Contre ce système

    Qui nous tue mais dit – « je t’aime ! »

    Je suis le SDF qui tend la main

    Pour espérer un lendemain ;

    Je suis l’ouvrier immigré

    Qui travaille dans le noir ;

    Je suis le sans papier 

    Qui espère en avoir ;

    Je suis la prostituée

    Victime des réseaux

    Je suis l’opprimé/e

    Victime des bourreaux !

    Je suis sur les barricades

    À jeter des pavés,

    À esquiver les grenades

    De nos ennemis policiers !

     

       Je suis le sacrifié

    Qui paie de sa vie

    Une partie des péchés

    Pour vivre au paradis !

    Je suis aux portes des Enfers

    Pour en fermer l’entrée ;

    Je m’oppose aux Cerbères,

    Plus forts et mieux armés.

    Je suis victimes des guerres ;

    Une cible pour militaires !

    Je suis les victimes d’attentats

    De Bin Laden, d’Al Qaïda ;

    Je suis martyr Irakien

    Pour le pétrole Américain ;

    Je suis l’Afghan éreinté

    De subir l’inhumanité !

     

       Je suis le « mort-la-faim »

    Sous le soleil d’airain ;

    Je suis alcoolique assoiffé

    D’une éthylique humanité ;

    Je suis le junkie désœuvré

    Aux bras ensanglanté ;

    Je suis le cancéreux qui se bat

    Contre son mal et la SEITA ;

    Je suis le sidéen qui se meurt

    En attente de son heure !

     

       Je suis l’esclave des galères ;

    Je suis gladiateur des arènes ;

    Je suis le taureau abattu

    Pour on ne sait quel tribut ;

    Je suis le gibier traqué

    Par le « singe enragé » ;

    Je suis la blanche colombe

    Que l’on couche dans sa tombe !

     

       Je suis la Terre qui saigne

    Et pourtant je vous aime !

    Je suis la Terre que l’on brûle ;

    La Terre qui se consume ;

    Je suis la Terre qui souffre,

    La Terre que l’on étouffe ;

    Votre progrès m’essouffle,

    Mes larmes seront de soufre.

       On me noie de pétrole,

    On me couvre de goudrons,

    L’Humanité est une folle,

    Elle veut ma destruction !

    Si vous provoquez ma mort,

    Elle en sera aussi votre sort !


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    L’ÊTRE À LA MER. Patrice, 19 février 2001.

     

     

       Cette lettre sera mon dernier écrit,

    À sa lecture, peut-être ne serais-je plus…

    Je décide d’en finir d’avec la vie,

    Et franchir les portes de l’inconnu…

     

       Je domine la mer

    Du haut de la falaise ;

    Je sens comme un malaise

    Qui m’attire vers l’enfer !

     

       Le vent iodé balaie mon visage,

    Les embruns crachés, des anges,

    M’apportent leurs étranges saveurs ;

    Le vertige se mêle au bonheur…

     

       Mes yeux se posent sur les rochers

    Où les vagues rugissantes,

    Viennent comme des acharnées

    S’écraser, frémissantes…

     

       Des sirènes invisibles

    Me chantent la bienvenue ;

    Leurs voix enivrantes, à peine audibles,

    Mettent mes peurs à nue !

     

       Comment vais-je résister

    À cet appel insensé ?

    Prendre un dernier envol

    Pour l’ultime chute folle…

     

       Voilà, j’ai franchi le pas ;

    Le fallait-il ou pas ?

    Vais-je dès lors regretter

    De ne plus voir la beauté

    De ce pauvre monde affaibli,

    Qui comme moi perd la vie…


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    LES SOUBRESAUTS DE L’HORREUR. Patrice, 31 janvier 2004.

     

       Résonne en moi cette phrase terrible,

    Prononcée tel un aveu, sans accent, ni passion ;

    Flèche mortelle pénétrant la cible

    De mon âme qui saigne, et répand son poison…

     

       Je subis les secousses, soubresauts de l’horreur ;

    Vertiges étranglant m’étouffant de douleurs…

    Souffrances atroces, à jamais enfouies ;

    Tumulte incessant, je divague et je fuis…

     

       Les langoureuses ténèbres m’invitent à leurs danses,

    Je me refuse à elles, peur de l’irréversible.

    Aux tréfonds de mon être vibre ma démence,

    Souillure sensuelle, amère flamme inextinguible…

     

    (…)

     

       Je ne veux que ton bonheur,

    Pour cela, je te rends à ta liberté, à ton efflorescence ;

    Quant à moi, il ne me reste qu’à succomber en silence,

    Dans mes souffrances et mes terreurs,

    Mes troubles, mes tortures, mes haines,

    Humiliations, mes frustrations,

    Mes soifs de vérités, mes croyances absurdes, mes utopies,

    Et mes espoirs trahis…

     

       Je maudis le jour où je t’ai rencontrée,

    Et je me maudis d’avoir été séduit.

    Je me maudis d’être, et je me maudis de ne pas être celui

    Qu’il faudrait que je sois pour que tu veuilles m’accepter

    Dans ton cœur, dans ton avenir, dans tes voluptueux rêves,

    Dans le tortueux chemin de l’épanouissement d’être…

     

       Ces phrases furieuses et saignantes

    sont les lambeaux fielleux de mon âme agonisante…


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