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Par Patrice K le 1 Avril 2012 à 11:01
Mon cœur s’arrête de battre. (Patrice K, janvier 1998)
Mon cœur s’arrête de battre à la joie de te revoir.
Approche, viens, j’attends le bonheur, il est là.
Ultime honneur, pâmoison, enfin te voilà,
Serais-je à la hauteur de te recevoir ?
Sais-tu comme je t’ai attendue ?
Parfois le doute m’est apparu,
Mais aussitôt dissipé,
Ton ombre se dessinait.
Tu es en moi comme dans un rêve ;
J’ai chassé celles qui voulaient mon âme,
Pour t’accueillir vierge souveraine,
Et faire de toi ma tendre reine.
Le sang bout dans mes veines
Au risque de se répandre en peine.
Qu’attends-tu pour m’accueillir
Dans le paradis de tes plaisirs ?
Images évanescentes de joies illusoires,
Silhouette dansante au gré d’un bougeoir ;
Almée conquérante et pourtant si fragile,
Délicate amante, vois, je m’incline, docile…
… à Carole…
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Par Patrice K le 1 Avril 2012 à 10:59
L’EXISION SYMBOLIQUE. Patrice, 20 juillet 1998.
Corps et âme sacrifiés
Sur l’autel des fantasmes
Ou de la peur des femmes,
Des sorcières et des fées…
Des mythes enracinés
Aux plus profondes ténèbres ;
Des totems érigés
Tels des priapes superbes…
Excision symbolique,
Infibulation physique,
Ceinture de continence
Pour forcer à l’abstinence.
Ingérence des religions :
-la masturbation est démence,
-la jouissance est réprimée,
Condamnées comme décadence !
La virginité enfermée
Dans une tour d’ivoire ;
La chasteté préservée
Tel un trésor trop rare.
Alors on voile pour éviter le viol,
On lapide, on répudie, on torture, on emmure,
Ces succubes lubriques,
Ces chiennes impudiques.
Levée de croix et de goupillons
Pour maudire l’avortement.
Au dehors de la procréation,
Le coït subira châtiment !
Fornication interdite :
Morale maudite !
Libertine sexualité :
Pornographie exaltée !
Verrai-je la fin de l’aliénation
D’une moitié de l’humanité ?
Verrai-je la fin de la soumission
Enfin, de la féminité ?
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Par Patrice K le 1 Avril 2012 à 10:58
L’ÊTRE ANTÉRIEUR. Patrice, 1er juin 2000.
Je suis l’Indien massacré
Par des colons sans âme ;
Je suis tzigane décimé,
Je vous chante mes larmes ;
Je suis le Juif déporté
Dans les camps de la mort ;
Je suis le Kurde exilé
Errant à son triste sort.
Je suis Palestinien parqué
Dans un champ de barbelés ;
Je suis victime éternelle
De leurs luttes cruelles !
Je suis l’Arménien renié,
La haine est la plus forte ;
Je suis l’Arabe « ratonné »,
Le racisme est à nos portes !
Je suis le « Black » écœuré
Qui traîne ses chaînes ;
Je suis Canaque oppressé
Qui survit avec peine…
Je suis le Papou menacé
D’une extinction prochaine ;
Je suis Amazonien oublié
Voué à une fin certaine !
Je suis Ukrainien irradié
Le nucléaire m’a tué !
Je suis l’Africain spolié
Mes richesses me sont volées !
Je suis tous les peuples en exil,
Touaregs en péril !
Je suis Musulmans damné ;
Je suis Chrétien condamné ;
Je suis Protestant contesté ;
Je suis l’athée au bûcher ;
Je suis Bouddhiste abusé ;
Je suis Hindou « sous casté » ;
Je suis païen sans violence ;
Je suis impie sans croyance ;
Je suis le Cathare éventré ;
Ou la sorcière empalée ;
Je suis Simon de Cyrène
Qui aide le Christ à sa peine ;
Je suis déiste croyant,
Ou le gnostique priant,
Panthéiste respectueux,
Polythéiste aux mille dieux…
Je suis l’opposant enfermé,
Je suis le vivant enterré,
Je suis anarchiste en prison,
Ou communiste d’illusions,
Je suis l’affamé sous dictature,
L’exclu qui brise les murs,
Le pendu qui gît au vent,
Le condamné, la fleur aux dents,
L’antifasciste sous les régimes
De la folie et du nazisme !
Je suis le journaliste amputé,
L’expression est censurée !
Le poète accusé de perversion,
Le chanteur accablé d’abjections !
Je suis libertaire blessé,
Le poing haut levé, dressé,
Et je ne cesse de m’égosiller,
Hurlant mon amour de la LIBERTÉ !
Je suis l’adolescente violée
Par un pervers névrosé ;
Je suis l’enfance bafouée
Qui demande à exploser ;
Je suis la femme voilée
Qui n’a pas droit de charmer ;
Je suis la fillette excisée
Que l’on ne doit pas aimer !
Je suis l’enfant qui a sauté
Sur une mine oubliée !
Je suis la mère en deuil
Qui accompagne un cercueil…
Je suis le camisolé
Qui a osé hurler
Contre ce système
Qui nous tue mais dit – « je t’aime ! »
Je suis le SDF qui tend la main
Pour espérer un lendemain ;
Je suis l’ouvrier immigré
Qui travaille dans le noir ;
Je suis le sans papier
Qui espère en avoir ;
Je suis la prostituée
Victime des réseaux
Je suis l’opprimé/e
Victime des bourreaux !
Je suis sur les barricades
À jeter des pavés,
À esquiver les grenades
De nos ennemis policiers !
Je suis le sacrifié
Qui paie de sa vie
Une partie des péchés
Pour vivre au paradis !
Je suis aux portes des Enfers
Pour en fermer l’entrée ;
Je m’oppose aux Cerbères,
Plus forts et mieux armés.
Je suis victimes des guerres ;
Une cible pour militaires !
Je suis les victimes d’attentats
De Bin Laden, d’Al Qaïda ;
Je suis martyr Irakien
Pour le pétrole Américain ;
Je suis l’Afghan éreinté
De subir l’inhumanité !
Je suis le « mort-la-faim »
Sous le soleil d’airain ;
Je suis alcoolique assoiffé
D’une éthylique humanité ;
Je suis le junkie désœuvré
Aux bras ensanglanté ;
Je suis le cancéreux qui se bat
Contre son mal et la SEITA ;
Je suis le sidéen qui se meurt
En attente de son heure !
Je suis l’esclave des galères ;
Je suis gladiateur des arènes ;
Je suis le taureau abattu
Pour on ne sait quel tribut ;
Je suis le gibier traqué
Par le « singe enragé » ;
Je suis la blanche colombe
Que l’on couche dans sa tombe !
Je suis la Terre qui saigne
Et pourtant je vous aime !
Je suis la Terre que l’on brûle ;
La Terre qui se consume ;
Je suis la Terre qui souffre,
La Terre que l’on étouffe ;
Votre progrès m’essouffle,
Mes larmes seront de soufre.
On me noie de pétrole,
On me couvre de goudrons,
L’Humanité est une folle,
Elle veut ma destruction !
Si vous provoquez ma mort,
Elle en sera aussi votre sort !
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Par Patrice K le 1 Avril 2012 à 10:57
L’ÊTRE À LA MER. Patrice, 19 février 2001.
Cette lettre sera mon dernier écrit,
À sa lecture, peut-être ne serais-je plus…
Je décide d’en finir d’avec la vie,
Et franchir les portes de l’inconnu…
Je domine la mer
Du haut de la falaise ;
Je sens comme un malaise
Qui m’attire vers l’enfer !
Le vent iodé balaie mon visage,
Les embruns crachés, des anges,
M’apportent leurs étranges saveurs ;
Le vertige se mêle au bonheur…
Mes yeux se posent sur les rochers
Où les vagues rugissantes,
Viennent comme des acharnées
S’écraser, frémissantes…
Des sirènes invisibles
Me chantent la bienvenue ;
Leurs voix enivrantes, à peine audibles,
Mettent mes peurs à nue !
Comment vais-je résister
À cet appel insensé ?
Prendre un dernier envol
Pour l’ultime chute folle…
Voilà, j’ai franchi le pas ;
Le fallait-il ou pas ?
Vais-je dès lors regretter
De ne plus voir la beauté
De ce pauvre monde affaibli,
Qui comme moi perd la vie…
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Par Patrice K le 1 Avril 2012 à 10:55
LES SOUBRESAUTS DE L’HORREUR. Patrice, 31 janvier 2004.
Résonne en moi cette phrase terrible,
Prononcée tel un aveu, sans accent, ni passion ;
Flèche mortelle pénétrant la cible
De mon âme qui saigne, et répand son poison…
Je subis les secousses, soubresauts de l’horreur ;
Vertiges étranglant m’étouffant de douleurs…
Souffrances atroces, à jamais enfouies ;
Tumulte incessant, je divague et je fuis…
Les langoureuses ténèbres m’invitent à leurs danses,
Je me refuse à elles, peur de l’irréversible.
Aux tréfonds de mon être vibre ma démence,
Souillure sensuelle, amère flamme inextinguible…
(…)
Je ne veux que ton bonheur,
Pour cela, je te rends à ta liberté, à ton efflorescence ;
Quant à moi, il ne me reste qu’à succomber en silence,
Dans mes souffrances et mes terreurs,
Mes troubles, mes tortures, mes haines,
Humiliations, mes frustrations,
Mes soifs de vérités, mes croyances absurdes, mes utopies,
Et mes espoirs trahis…
Je maudis le jour où je t’ai rencontrée,
Et je me maudis d’avoir été séduit.
Je me maudis d’être, et je me maudis de ne pas être celui
Qu’il faudrait que je sois pour que tu veuilles m’accepter
Dans ton cœur, dans ton avenir, dans tes voluptueux rêves,
Dans le tortueux chemin de l’épanouissement d’être…
Ces phrases furieuses et saignantes
sont les lambeaux fielleux de mon âme agonisante…
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